Voilà voilà... Je profite d'un des rares moments de légalité dont je dispose puisque, tenez-vous bien, j'ai FAIT toutes mes readings obligatoires pour le cours de cet après-midi. Objectif du jour donc : vous raconter les quelques activités extrascolaires qui ont rythmé la semaine passée...
Mercredi dernier :
C'était l'anniversaire de Mathilde. La jeune demoiselle Bras fêtait ses 20 ans, pour la première fois loin de sa p'tite famille et de ses amis habituels. Pour remédier à cette déprime passagère, Marine et moi sommes allées la cueillir à la sortie de son cours du soir, à 21h40. Nous lui avons bandé les yeux, et nous nous sommes mises en marche, direction... le Bureau Ovale ! Après 1/4 d'heure de marche, sous les cris incessants de Mathilde qui craignait qu'on la plante toute seule au beau milieu d'une autoroute à 8 voies, et après avoir soutenu le regard amusé et/ou incompréhensif d'une p'tite dizaine d'agents de sécurité, nous lui avons rendu la vue. Minute d'euphorie devant ce côté de la Maison Blanche que l'on n'avait pas encore vu depuis notre arrivée. Et puis nique-pique : salade de poivrons, pommes de terre/quinoa, brownie du Trader Joe's (notre supermarché) à tomber par terre ! Sans parler du fait qu'on l'a pourrie gâtée... Bref, surprise réussie et anniversaire qui restera mémorable je pense... C'est pas tous les jours qu'on fête ses 20 ans à 100m de Barrack !...
Vendredi dernier :
Direction le Sculpture Garden, le jardin jouxtant la National Gallery of Art, sur le Mall pour Mathilde, Flavia (l'Argentine), Connie (la Chilienne) et moi. Tous les vendredis soirs, en été, un concert de jazz s'y déroule. Chaque semaine, un groupe différent... Sachant que le dernier de la saison a lieu vendredi prochain, il fallait qu'on y aille. On a bien fait ! C'était absolument génial ! Cette semaine, le groupe à l'honneur était celui de Josh Bayer. Je l'ai cherché sur Youtube pour vous montrer ce que sa musique donnait, mais je ne l'ai pas trouvé. Malgré le mois de septembre qui pointe le bout de son nez, l'ambiance était encore très "estivale" : les pelouses recouvertes de nappes de pique-nique, les bancs autour du bassin overcrowded, des groupes d'étudiants, des jeunes travailleurs encravatés tout juste sortis du boulot, des touristes... Et puis des carafes de sangria et des bières, partout. Carafe de sangria qui, additionnée à la grosse chaleur, m'a valu encore une fois de me faire offrir une bouteille d'eau et une poignée de glaçons par un commerçant, si vous voyez ce que je veux dire... Bref, passons... On y retourne vendredi prochain, c'est certain !
Samedi dernier :
On en a fait des choses ce jour-là !
Tout d'abord, Mathilde et moi sommes allées au Museum d'Histoire Naturelle sur le Mall dans l'après-midi. Grosse déception... Certes, les musées américains ne manquent pas d'argent et ça se voit ! Certes, ils sont mis en scène de façon grandiose, à force de vitrines, de murs décorés, de grands espaces, etc. ! Et pourtant ! Celui-là nous a paru assez creux... Un alignement sans queue ni tête d'animaux empaillés... La juxtaposition d'animaux préhistoriques africains et d'animaux toujours existants dans le grand nord canadien... Zéro explication, une vulgarisation poussée à l'extrême... Bref, un musée qui s'adresse essentiellement aux moins de 6 ans. Petite déception donc.
Ah oui ! J'oubliais... On a quand même vu un beau caillou... Un diamant bleu de 45,52 carats prêté temporairement par Harry Winston !
Après ça, retour sur le campus en fin d'aprem. Direction la Fall Fest, cette fête traditionnelle organisée par l'administration de GW tous les ans, au début de l'année scolaire, pour accueillir les nouveaux étudiants. Ce que ça donne ? Une fête de freshmen (les étudiants de 1ère année) : un concert de musique techno assez bidon, des pop-corns et hot-dogs à gogo, des goodies (des objets publicitaires) distribués à la pelle, des freshmen surexcités, gloussant, aux hormones en ébullition, se courant après... Autant vous dire qu'on n'y a pas passé une heure !
Le soir, dîner dans l'appartement de Mathilde, avec Lexi, sa colloc' américaine, que l'on a rebaptisée Blair Waldorf. En effet, cette fille à papa de la high-society new-yorkaise sort tout droit d'un épisode de Gossip Girl. Elle est adorable et vraiment sociable, mais elle est chargée de la rédaction d'articles de mode dans le journal de l'université, elle a sa propre voiture pour se déplacer, elle a fait assez de courses la semaine dernière pour survivre 2 ans dans un abri anti-nucléaire... Elle nous avait proposé une soirée "makis". On avait dit oui. Résultat : à 20h, Lexi est revenue des courses avec assez d'ingrédients japonais pour faire l'équivalent de 4 plats à tarte et 3 tupperware de makis/sushis... ce qu'on a fait ! Flavia (l'Argentine), qui savait les faire, m'a appris. Je vous en fais quand vous voulez désormais ! Lexi a lancé un appel ouvert dans le dorm à tous ceux qui voudraient se joindre à nous. On s'est ainsi retrouvé une douzaine d'étudiants, de je ne sais combien de nationalités, à manger du japonais fait maison ! C'était génial !
A l'arrière plan, Lexi. Au premier plan, de gauche à droite : Mathilde, Flavia, Connie et moi.
Et comme Lexi est un peu
over-enthousiasmée par tout, elle voulait absolument nous emmener à une
frat-party après, l'histoire qu'on voit enfin en quoi consiste la
Greek life si importante sur tous les campus américains.
De droite à gauche : Maya (une Suisse de Lausanne), Connie la Chilienne, Flavia l'Argentine, Lexi la new-yorkaise, Mathilde et moi.
En effet, en plus des traditionnelles associations étudiantes qui fleurissent sur les campus français, les campus américains comptent aussi un nombre impressionnant de sororités/fraternités, inspirées des associations qui existaient déjà dans l'Antiquité grecque. Rites d'initiation, importance accordée aux réseaux sociaux et à l'argent des parents, existence d'une vraie hiérarchie, etc. font de ces organisations de vraies sectes, une vraie franc-maçonnerie à échelle réduite. Avis à ceux qui connaissent la série américaine Greek, la vision donnée des sociétés grecques n'est pas exagérée. Exemple : l'une des sororités de GW n'est ouverte qu'aux blondes aux mensurations parfaites, capables de courtiser assez longtemps la Présidente pour finalement gagner le droit d'être bizutée, humiliée, et puis de rejoindre la société. Chaque sororité/fraternité possède une jolie maison, généralement à proximité du campus, dans laquelle ont le droit de vivre à plein temps uniquement les membres les plus populaires de la société. Les jardins des maisons en question ressemblent à des dépotoirs : canettes de bière, piscine hors-sol, barbecue encore fumant de la veille, panneaux en carton portant les lettres grecques de la société (ex : Omega-Chi ou bien Alpha-Beta-Zeta...)... Bref, un joyeux bordel !
Fin de la parenthèse explicative et retour à notre frat-party donc. Lexi nous a donc emmenées, Mathilde, Flavia, Connie et moi, à une fête organisée depuis 1935 par la fraternité 'Tau-Kappa-Epsilon'. Conclusions en vrac :
- What's the point ? Il y a de la musique et du bruit mais personne ne danse. Ca chope dans tous les coins. Ca descend des bières moins savoureuses que de la pisse. Ca ne parle pas. Bref, ça ne fait RIEN.
- Ce type de fêtes est plus populaire auprès des ados post-pubères que sont les freshmen qu'auprès des sophomores, des juniors ou des seniors. On comprend pourquoi...
- Ca fait peur quand, avant de rentrer dans la maison, Lexi nous donne comme dernier avertissement de "ne jamais boire un verre qu'on nous tend"... drogue du violeur oblige ! Juliette t'avais pas tort en fait...
- Les joueurs de basket de GW (les Colonials comme on les appelle) sont vraiment IIIIIIMMENSES ! Popi et Robin, vous pouvez aller vous rhabiller avec votre 1m90 ; vous êtes des p'tits joueurs... Ces types-là mesurent entre 2m05 et 2m10, 4 sur 5 étaient Black, ce n'est QUE du muscle. Complètement bling-bling comme dans les clips de rappeurs. Ils sont vraiment très intimidants ; j'aurais pas risqué un mot de travers avec eux... J'avais l'impression qu'au moindre dérapage, ils pouvaient me broyer le cou en utilisant leurs auriculaires uniquement... En tout cas, j'ai eu ma photo avec l'un d'eux. Sachant qu'aux US, le passage obligé avant de devenir un joueur pro est le jeu en université, où le niveau est autrement plus élevé qu'en France, il y a des chances pour qu'un jour ma photo vale une fortune ! Le basket-ball player à côté de moi est déjà en photo sur le sol du métro quand on débarque à la station Foggy Bottom alors, pourquoi pas ? C'est peut-être le futur Michael Jordan, qui sait...
Dimanche dernier :Le matin, direction l'Eastern Market, le grand marché derrière le Capitole. Avec Flavia, on en a assez de manger de la m**** en barres américaine ; on a envie de VRAIS légumes, de VRAIS fromages. Alors on a décidé d'aller voir ce que donnait ce marché réputé, où se côtoient friperies, producteurs de légumes, de produits laitiers, bijoutiers fantaisie, artistes-peintres plus ou moins doués, antiquaires et vieux libraires. Et bien on n'a pas été déçu ! C'est grand, en plein air, très fréquenté, mais ça sent bon, on se sent parfaitement en sécurité, malgré la grande proximité du ghetto "qui craint". On a envie de tout acheter... Résultats des courses : on a acheté des légumes (dont des ocras Maman, les filles connaissaient pas, alors j'ai promis que j'allais en faire...), du cheddar QUI A DU GOUT fait par des Amish, des tacos et des sauces faites maison en vue du pique-nique du soir, et des cupcakes pour le dessert, faits maison également ! Je ne sais pas par quel miracle j'ai réussi à ne pas acheter de vieille couverture du New Yorker encadrée, mais j'y retournerai, c'est sûr... tous les dimanches si c'est possible !
Et puis le soir, en raison du Labor Day, grande fête nationale du 6 septembre (ils ont beau haïr les socialistes dans ce pays, ils se réservent quand même une journée dans l'année pour des réclamations symboliques), un grand classical concert était organisé sur les pelouses au pied du Capitole. Alors évidemment, avec Mathilde, Flavia et Connie, on y a été. Nous sommes arrivées 2h à l'avance, l'histoire d'être sûres d'y voir quelque chose, et d'être pas trop loin de l'orchestre. On a dîné dans l'herbe de nos délicieuses trouvailles du matin.
Et puis le concert a commencé. Le
National Symphony Orchestra était dirigé par
Emil de Cou, ne manquant pas d'humour lorsqu'il présentait les morceaux.
Premier morceau : l'hymne américain bien sûr, qui nous a obligées à nous lever et nous tourner d'un même mouvement vers le Capitole, la main sur le coeur, pour ne pas faire tache au milieu des patriotes qui nous encerclaient...
En fait de musique classique au sens auquel nous l'entendions, il s'agissait plutôt de classiques américains de la Guerre de Sécession (Chloe, it reminded me of the Deep South class...) et du XX° siècle : Bernstein, Gershwin... "Un Américain à Paris", "Moon River", "West Side Story"... En commémoration de je-ne-sais-plus-quel-anniversaire de la mission Apollo 13, Charles Bolden, le chef de la NASA, est monté sur scène, et nous a tenu un discours digne de JFK pendant la Guerre Froide, sur la conquête de l'espace que les Ricains se promettaient encore d'accomplir après avoir déjà atteint la Lune.
Un très bon moment en fin de compte, bien qu'un peu surprenant par certains côtés donc...
Sur ce, une heure et demie s'est déjà écoulée depuis que j'ai commencé à écrire. Il faut donc que j'y aille... Bisous les copains !
Bravo Hélène ! on en redemande et j'espère avoir l'occasion d'aller à l'Eastern Market avec toi...
RépondreSupprimerAlors là, tu as commis une erreur fatale en nous révélant que tu es désormais capable de nous concocter des makis maison ... JE VAIS TE HARCELER L'AN PROCHAIN !!
RépondreSupprimerMais oui ma belette, tout ce que tu veux ! Et en échange, tu me feras du requin faisandé ou de la confiture de baies...
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