vendredi 24 septembre 2010

Les choses.

Le jeu des sept différences :

Depuis mon arrivée, j'ai relevé 7 éléments de la vie quotidienne qui ne sont pas pareils dans notre Douce France et aux States... Petit contest...

Les transports

Bon, je suis désolée, mais là, Paris gagne sans aucune hésitation ! Le réseau de bus et de métro de ma tendre capitale est incontestablement meilleur qu'à DC.

> Explications :
Le métro de DC est très sombre ; quand on entre dedans, on serre les paupières comme pour s'habituer à l'obscurité. Aux arrêts, les noms des stations sont si mal indiqués qu'une fois sur quatre on reste dans le wagon au lieu de descendre. Quoi de plus malin en effet qu'indiquer le nom de la station en l'écrivant à la verticale, sur un pilier planté de façon oblique, sur un panneau noir sachant que TOUT dans la station est gris ou noir ?... Je vous le demande. Par ailleurs, le réseau des métros de DC ne se compose que de 6 lignes, soit moins de la moitié du nombre de lignes à Paris. En outre, sur ces 6 lignes, 2 sont "doublées" (allez savoir pourquoi...) si bien qu'en réalité, on n'a que 4 lignes à proprement parler. Ajoutez à cela qu'il s'écoule en moyenne 3 minutes entre deux arrêts, qu'aux dits arrêts, la porte du wagon met en moyenne 45 secondes à s'ouvrir, 45 secondes à se refermer... Et vous comprendrez pourquoi on a plus vite fait de se déplacer à pied. Trevor a essayé de m'attendrir en m'expliquant avec le sourire que le métro de DC était un "baby metro"... A tort ! Le métro de DC est un "granny metro" !
Quant aux bus, je ne m'en suis servi que deux fois jusqu'à présent, mais j'ai déjà eu le loisir de faire deux tristes constatations. D'une part, autant avoir de la monnaie sur vous quand vous avez un ticket à acheter, car le chauffeur met vos sous dans une machine qui NE REND PAS LA MONNAIE... mais ça, évidemment, il vous le dit après coup ! (Sinon c'est pas rigolo...) Et puis sachant que les Américains sont fainéants, qu'ils ont des gambettes mais qu'ils ne savent pas s'en servir, ils plantent leurs abribus à peu près tous les 10 mètres. De sorte que, certes, les arrêts sont plus courts que dans le métro, mais que quand vous voulez allez à 500m à vol d'oiseau, il faut bien compter 30 minutes de trajet en bus (en priant Sainte-Rita pour qu'il n'y ait pas de bouchon bien sûr...).

Les infrastructures de sports et de loisirs

Cette palme-là revient au pays d'Arnold Schwarzenegger, de Sylvester Stallone et de Bruce Willis bien sûr !

> Explications :
Les Américains mangent mal, c'est un fait. Ils mangent trop gras, ils mangent trop sucré, ils mangent trop tout court.
Néanmoins, contrairement à chez nous, ils valorisent vraiment beaucoup plus les activités physiques. Tout sur le campus est fait pour promouvoir le sport. Toutes les infrastructures sont « gratuites » à partir du moment où nous sommes en mesure de prouver que nous sommes bien étudiants à GW. Toutes sont ouvertes tôt le matin et jusqu'à tard dans la nuit. Si bien que TOUS les étudiants pratiquent à un moment ou un autre un sport ou une activité physique dans la semaine.
Juste à côté de mon dorm, nous avons un immense gymnase, abritant des salles de sports co', des salles de yoga, des studios de danse et de théâtre, des salles de gym, des salles de muscu' avec des rameurs et autres engins à gogo pour viser les gros biscotos, une piscine couverte... Dans la banlieue de DC, à 15 minutes en navette, GWU possède une annexe : le Mount Vernon Campus, qui s'apparente beaucoup aux campus américains classiques type Johns Hopkins pour le coup... Sur ce campus, nous avons accès à d'autres salles du même type, ainsi qu'à une piscine en plein air, à des terrains de base-ball / la-crosse / football américain / soccer, etc.
Le grand entretien de ces derniers coïncide d'ailleurs avec la promotion permanente des équipes de sport de l'université. Je vous ai déjà parlé des basketteurs... Contrairement à en France, les performances sportives sont mises à l'honneur autant que la réussite intellectuelle. Qu'importe s'ils ont le QI d'une huître, les joueurs de l'université seront des joueurs pro' d'ici 3 ou 4 ans. Par conséquent, on les bichonne et on les support fièrement dans les gradins, même s'il faut se déplacer aux quatre coins des États-Unis le week-end pour ça !

Le retrait d'argent

A ce niveau-là, le système américain est encore gagnant, même si ça ne tient qu'à moi bien sûr...

> Explication :
Les distributeurs d'argent (ATMs) ne sont pas très répandus ici. On est loin d'en trouver à tous les coins de rue, et quand on en trouve un, souvent on lui fait cadeau de $2 ou $3 parce qu'il n'appartient pas à la banque dans laquelle on possède un compte...
Pour remédier à ces petits inconvénients géographique et pécuniaire, les Américains ont inventé un système que je trouve fort astucieux : le cash-back ! Le principe est simple : quand vous allez faire vos courses, au moment de passer à la caisse, on vous demande si vous voulez du cash-back ou non. Ne vous emballez pas ; la caissière ne vous propose pas de payer vos achats. Elle vous propose simplement de payer davantage que le montant de vos achats par carte bleue et de vous rendre ensuite la différence en espèces... Ainsi, chaque fois que vous allez au supermarché et que vous demandez du cash-back vous remettez dans votre porte-monnaie $20, $40, ce que vous voulez... en espèces, sans avoir payé de commission pour cela, et sans avoir eu à parcourir 10km pour trouver un distributeur émanant de votre banque !

Les supermarchés

Le point précédent m'amène à me pencher d'un peu plus près sur le cas « supermarchés » et à déclarer vainqueur ma mère-patrie.

> Explication :
Les States, c'est LE pays de l'excès. Le pays où tout est plus gros, plus grand, plus diversifié, plus ceci, plus cela...
Pourtant, malgré leur offre impressionnante, ils n'ont toujours pas « percuté » que monter un supermarché proposant à la fois des légumes, des yaourts, du démaquillant et du papier-toilette dans un MEME local rencontrerait un grand succès. Le concept de notre bon vieux Carrefour où le terreau se trouve derrière les raviolis et la litière pour chats non loin du lait en poudre leur est encore inconnu...
Voilà pourquoi, depuis mon arrivée, j'essaie d'intégrer que quand j'ai besoin de légumes, de pâtes, de produits « secs », etc. il faut que j'aille au Trader Joe's sur la 24th Rue ; quand j'ai besoin de yaourts et jus de fruits, il faut que j'aille au Safeway dans le Watergate (si si, LE Watergate !!!) au bout de ma rue ; quand j'ai besoin de shampoing ou de coton, il faut que j'aille au CVS. Etc.
Pratique, n'est-il pas ?

Les noms des rues

Alors là, difficile de désigner vraiment un gagnant et un perdant. D'un point de vue pratique, les States l'emporte ; du point de vue du charme, la France l'emporte...

> Explication :
Washington (du moins le centre-ville) est une ville qui a été construite de toutes pièces et sur une période assez restreinte à la fin du XVIII° siècle, contrairement à Paris ou Besançon qui ont été construites, partiellement détruites, reconstruites, agrandies, élargies... des dizaines de fois en je ne sais combien de siècles. Par conséquent, la capitale américaine est très fortement quadrillée, au sens propre. Les pâtés de maison font globalement tous la même superficie, les lignes sont bien droites, les angles bien à 90°, etc.
A défaut d'histoire longue peut-être (ce n'est qu'une supposition), les Washingtoniens ont par conséquent décidé de baptiser leurs rues en fonction de leur direction et de leur position les unes par rapports aux autres. Les rues s'étendant d'ouest en est ont ainsi pour noms des lettres (j'habite H Street par exemple), tandis que les rues allant du nord au sud ont pour noms des chiffres (cf. l'adresse de Trader Joe's). Quant aux rares rues obliques qui sillonnent quand même la ville, les habitants sont allés chercher les noms bien loin... puisqu'elles s'appellent comme les différents États composants les States : Pennsylvania Avenue, Connecticut Avenue, Virginia Avenue, etc.
Ce système a l'avantage d'être très pratique ; quand je dois me rendre quelque part, je prends souvent le pari de sortir sans livre ni plan... Mais c'est vrai qu'il manque de charme : pas de mystérieux noms d'hommes politiques ou de poètes maudits tristement tombés dans l'oubli, pas de noms de batailles napoléoniennes, pas d'évocation de petits ruisseaux ou variétés d'arbres... Sniff...

La bibliothèque

Sur ce point, je ne peux pas dire que les US battent la France. En revanche, je peux affirmer sans mentir que GWU bat LARGEMENT Pipo...

> Explication :
Ici, comme pour le sport, tout est fait et prévu, structurellement parlant, pour que chacun y trouve son compte. L'étudiant à GWU paie si chers ses droits de scolarité ($42 000 l'année) que les administrateurs estiment qu'il doit pouvoir travailler dans les conditions qu'il préfère.
Par conséquent, la bibliothèque obéit à cet impératif et comporte un nombre de places largement supérieur au nombre des étudiants (Richie, toi qui veux imiter les facs américaines, pourquoi ne copierais-tu pas ça ?), réparties entre :
- des boxes comme pour les chevaux : des espèces de bureaux fermés par des planches de contreplaqué de chaque côté, avec un PC au centre (ça c'est pour toi Cécile...) ;
- des poufs et des coussins dans des salles recouvertes de moquette, pour ceux qui aiment faire leurs readings vautrés dans du moelleux (Popi, ça t'irait teeeeeellement bien !...) ;
- des tables pour travailler en petits groupes dans des salles où il est permis de chuchoter (Richie, tu devrais ENCORE prendre exemple...)
- des tables individuelles dans des petites salles closes ressemblant à des cellules monacales ;
- des chaises dures au dossier bien droit rivalisant avec les chaises de Vyt ;
- des chaises qui tournent, montent, descendent, s'inclinent ;
- des fauteuils de dentiste (bon, là, j'exagère...).
Résultat : si on fait abstraction de la merveilleuse bibliothèque de Mount Vernon, ça donne une Gelman Library à 2 blocks de mon dorm, comportant 9 étages, et ayant toujours de la place en veux-tu en voilà. Ajoutez à cela le fait qu'on a le droit de boire autant de thé/café qu'on veut en travaillant, livres sur la table ou pas, vous obtenez une bibliothèque universitaire qui fait office de paradis !
NB : Et puis comme j'ai un peu envie de me la péter, j'en profite pour ajouter ici le petit plus de la Gelman Library : GWU a l'honneur de stocker sur tout le 9ème étage toutes les archives dé-classifiées de la CIA depuis sa création... Et oui ! On a la classe à Washington ou on n'y est pas... ;-)

Le fromage

En tant que moitié-normande (mon côté camembert/crême fraîche), moitié-franc-comtoise (mon côté comté/cancoillotte/sapin/clarines et j'en passe !) , le fromage devait FORCEMENT constituer un article sur ce blog ! A lui tout seul, ce critère devrait réellement être décisif et faire pencher la balance générale sur « les petits détails qui font la vie quotidienne » en faveur de ma France chérie...

> Explication :
Le fromage américain est tout bonnement un scandale ! Impossible de trouver un bon fromage ici (bon, c'est vrai que je refuse de mettre $15 dans un fromage mais quand même...) ! Du fromage fibreux mis sous vide dans ce qui s'apparente à une saucisse blanche, au cheddar au goût et à la texture de plastique fondu (à l'exception du cheddar Amish, mais ça, j'en n'ai pas racheté, depuis que j'ai réalisé qu'il était fabriqué par des gens qui n'avaient ni l'eau courante ni l'électricité...), le fromage ici est un crime contre l'humanité ! Les légumes méditerranéens, je peux faire sans... Les p'tits Lu aux pépites de choc', je peux faire sans... Le chocolat extra-noir, je peux faire sans... Même le pain, du moment que je trouve du pain de mie ou des begels, je peux faire sans... Mais alors le fromage, vraiment ça, ça me manque ! A ce niveau, les Ricains ont encore beauuuuuucoup à apprendre !...

Résultat et conclusions de ce tableau comparatif donc :
Il n'y a pas de grand vainqueur ! Mon pays d'origine et mon pays d'adoption ont chacun des défauts et des qualités, mais à bien des égards, ma douce France reste inimitable !...

2 commentaires:

  1. Comment ça les ptit lu auc pépites de choc' tu peux faire sans ?

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  2. C'est dur, c'est dur... Mais j'y arrive...

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