jeudi 7 octobre 2010

From Loulou to pictorialists through mashed potatoes...

Une fois n'est pas coutume : je suis d'humeur littéraire ces temps-ci... Alors je poste DEUX fois dans la même semaine...
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Parce que je ne sais pas trop comment organiser mes idées autrement, et parce que Lucile aime ma p'tite formule, nous voilà repartis pour un nouveau numéro de...
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La Gazette de Washington - N°2
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Page "Célébrités" :
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LA célébrité de passage à Washington ces temps-ci, c'était ma Louise Mariani nationale, j'ai nommé "Loulou" ! Après lui avoir rendu visite à Baltimore, il était temps qu'elle vienne me voir à DC... C'est ce qu'elle a fait le WE dernier ! Sans peur et sans reproche, puisqu'elle allait y passer deux nuits sur 2 matelas de yoga empilés l'un sur l'autre, représentant en tout et pour tout une litière confortable de 8 mm d'épaisseur... J'ai honte quand on sait le luxe dans lequel j'avais été accueillie à Baltimore mais bon... Comme dirait Chantal : "Un moment de honte est vite passé..."
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Récit rapide de nos quelques activités intéressantes au cours de ce WE palpitant...
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Vendredi soir : promenade nocturne sur le Mall, avec un ciel étonnamment noir, contrairement à Paris. Ici, pas trop de pollution lumineuse ; on se croirait à Vellerot... Place à la lune et aux étoiles... Résultat : des monuments aux allures complètement différentes de lorsqu'on les contemple en plein jour... Un peu scary pour tout vous dire ! Une étonnante constatation du même coup : aucune surveillance apparente (je dis bien apparente) des abords des Memorials et de la Reflecting Pool. On peut s'y promener librement, à la différence des parcs parisiens par exemple. D'où la question : comment se fait-il que ce lieu ne soit pas davantage fréquenté par les clochards / les drogués / les dealers, etc. ? Mystère...
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Aperçu en images.
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Abraham Lincoln trône de jour comme de nuit. Il paraît encore presque plus "divinisé" à la nuit tombée. Son imposante statue d'un blanc éclatant, bien éclairée, se voit de l'autre côté de la Reflecting Pool. On dirait vraiment une statue de Dieu grec. Marine remarquait à juste titre que cette statue, à elle seule, reflète bien le fait que le patriotisme américain est presque assimilé à une religion civile, à un culte...
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Quant au Korean War Memorial, il me fait toujours autant d'effet... Peut-être même encore plus de nuit. Ces soldats fatigués, apeurés, errant dans la végétation, font presque l'effet de morts-vivants. C'est assez indescriptible comme sensation ; il faut le voir pour le croire, mais je vous promets qu'il fait froid dans le dos.
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Quant au World War II Memorial, il n'est pas vraiment angoissant, mais il est toujours aussi majestueux dans la nuit... Jugez par vous-mêmes !
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Samedi après-midi : promenade dans le downtown de DC.
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Je découvre ENFIN la Maison-Blanche de jour. Il fait un temps superbe. Après 4-5 jours de froid intense, le soleil réapparaît aussi soudainement qu'il avait disparu il y a 10 jours, et on ressort les débardeurs et les sandales. Pas un nuage à l'horizon, des arbres et de l'herbe bien verts... L'occasion de sortir l'appareil-photo...
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Ci-dessous, le bâtiment du Trésor, juste à côté de la Maison-Blanche. Toujours sur le modèle "temple grec" ironiquement vieux de 100-150 ans à peine, comme beaucoup d'institutions fédérales à DC. Merci Loulou pour la photo : je l'aime beaucoup.
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A la recherche d'un musée "bien américain" qu'on pourrait visiter et que Loulou n'aurait pas encore vu, on opte finalement pour le National Museum of the American Indian, tout en haut du Mall, juste au pied droit du Capitole.

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Extérieurement ? Une réussite d'architecture moderne. Une pierre couleur d'ocre jaune, qui n'est pas sans rappeler les Indiens justement. Des formes irrégulières, courbes, empilées les unes sur les autres...
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Intérieurement ? Un musée "un peu trop américain", avec tout ce que ça implique. Des chaussons de petits Indiens censés dater de la fin du XIX° et pourtant d'un blanc étonnamment immaculé, avec des perles de couleurs fluo s'apparentant étrangement à du plastique... Des totems tenant plus du décor de western en carton-pâte que du bon bois massif peint comme on en avait vu à Cheyenne, Idaho Falls où je ne sais plus où (Papa, Maman... Si seulement j'avais le GPS ;-) Bref, du fake à gogo, et peu d'authenticity. Et surtout : l'impression d'avoir pas appris grand-chose en ressortant, pour ne pas dire... rien du tout malheureusement !
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Le cadeau-bonus en s'apprêtant à reprendre le métro à Smithsonian pour rentrer à GW : ça ! Le coucher de soleil sur le Washington Monument ! :-)
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Samedi soir : resto mexicain avec Trevor, qui en a profité pour nous faire découvrir le quartier d'Adams Morgan, le quartier latino de DC. Quartier très sympa, animé, fréquenté soit dit en passant...
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Page "Gastronomie - Restaurants"
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Après avoir fait quelques mises au point au sein de ma coloc', concernant le ménage un peu trop laxiste des parties communes, la sortie des poubelles pas très alternée, ou encore le véritable emploi du lave-vaisselle (qui, non, n'est pas un placard pour égouter ses casseroles déjà lavées dans l'évier... Je m'adresse à Kei, la Chinoise...), la légère tension qui régnait quelque peu dans l'appart s'est allègée. L'occasion d'introduire un nouveau concept : les dîners de coloc' !
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Parce qu'on vit ensemble, à 4 nationalités, mais que finalement, on ne prend pas vraiment le temps de se connaître, on a décidé de dîner toutes les quatre, mercredi soir. Cette semaine, on a opté pour un dîner européen. La semaine prochaine, on fera un dîner asiatique. Aux fourneaux donc : Charlotte (l'Anglaise pour rappel) et moi (la Frenchie).
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Charlotte ayant elle-même admis que la cuisine britannique n'était pas particulièrement réputée (en dehors du pudding, de la marmite, etc. bien sûr...), elle a opté pour un plat tout simple de poulet au four/petits légumes à la vapeur/sauce au bouillon/mashed potatoes. Pour moi, c'est un plat assez commun ; pour Kei et Hyuna, c'est révolutionnaire ! En dessert, c'est bibi qui s'y colle : j'ai tenté AVEC SUCCES le crumble pommes/fruits rouges. Hyuna, toujours over-enthousiaste, est au bord de l'orgasme culinaire. Même Kei, la Kei taciturne, pas franchement sympa, se ressert allègrement ! Chouette ! J'ai mis dans le mille !
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1er repas de coloc' : une grande réussite donc !
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Page "Evènements culturels"
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La découverte de la Phillips Collection, l'un des nombreux musées d'art de DC basés sur des collections privées...
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C'est en compagnie d'Hyuna, déjà venue 5 fois ici (!), tant elle aime ce musée, que je découvre avec un émerveillement teinté d'énervement plusieurs de nos grandes fiertés nationales que nous ont "piquées" les Ricains. J'ai nommé Bonnard (j'aiiiiiiime Lucile, j'aiiiiiiime), Cézanne, Matisse, Van Gogh (on fait abstraction du fait qu'on l'a nous-mêmes "piqué" aux Hollandais...), Degas, Berthe Morisot, Cross, et j'en passe ! Le clou de la collection permanente : "Le Déjeuner des Canotiers", de Renoir. Anecdote : si les Américains s'arrêtent autant devant, c'est parce qu'ils l'ont découvert via "Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain", qui avait fait un véritable tabac à sa sortie ici...
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Enfin, ce n'est pas tant pour la collection permanente que pour l'expo temporaire que j'ai choisi de visiter ce musée aujourd'hui avec ma roommie chérie ! En avant-première (Hyuna a la carte d'adhérente du musée) : Truth/Beauty : Pictorialism and the Photograph as Art, 1845-1945.
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Une exposition géniale et une visite guidée passionnante, grâce au conservateur du musée...
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Les pictorialists désignent en fait ces photographes anglais, américains, allemands, français... qui, au milieu du XIX° siècle, décident d'ériger la photographie au rang d'art. Distincts de ceux qu'on appelle "les photographes de mariage" ou "les portraitistes officiels", ils sont au départ des amateurs plus sensibles que leurs semblables aux beautés de la nature, de la lumière, des corps, etc. Leurs supports et leurs techniques photographiques étant très différent(e)s de ceux/celles qu'on connaît aujourd'hui, cela donne des photos s'apparentant presque à des tableaux : des scènes de genre ou des paysages impressionnistes pour l'essentiel.
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L'espace urbain en pleine composition, entre modernisme des grattes-ciel et archaïsme des voitures à cheval. La campagne, avec une prédilection pour les étendues d'eau propices à la réflection des arbres, des cheminées d'usine, etc. Des familles type "Petite Maison dans la Prairie" surprises en plein déjeuner dominical. Des femmes dénudées, lascives. Quelques portraits empreints de mysticisme, avec des représentations de la Crucifixion par exemple.
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Un flou artistique pour certaines photos, une grande précision des lignes pour d'autres. Un papier d'impression faisant parfois ressortir des lignes en relief. Des couleurs pas vraiment "noires et blanches finalement" : du sépia, du jaune, de l'écru, du rougeâtre...
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Un régal ! Quelques coups de coeur en images :
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The Dance Lesson, Gertrude Kasebier (femme d'un riche industriel qui se mit à la photo tardivement, après que son mari lui offrit un petit appareil-photo portatif [l'un des premiers] pour ses 40 ans).
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Wells Cathedral, Frederick H. Evans.
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Three Women, Elias Goldensky.
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Spring Shower, New York, Alfred Stieglitz. (mon biggest crush je crois...)
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Wapping, Alvin Langdon Coburn.
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Fifth Avenue from the St. Regis, Alvin Langdon Coburn.
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Voili voilou pour l'expo mes choupinoux !
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Page "Voyages"
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Et parce que le noir & blanc m'a donné des idées, en rentrant de Dupont Circle, le quartier où se trouve le musée, je me suis lancée...
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Une petite rue paisible.

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De jolis escaliers, un joli perron... Pleins de fleurs...
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Tout de verre et d'acier.

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Fin de la Gazette. La suite de mes pérégrinations dans le prochain numéro ! :-)

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