jeudi 11 novembre 2010

New York I love U - 2/3

Samedi, 8h45 : lever quelque part dans l'Upper West Side, après une nuit entrecoupée d'échanges "Do you think it's a rat ?", "Is there actually a rat in the pipes ?", "Marine, remind of not coming back to this hostel when we get back to New-York !", etc. Première bonne surprise du matin, le truc qui vous donne envie de petit-déjeuner : nos coturnes chinois ont visiblement (comme ma coloc' à DC, ndlr) la manie dégueulasse de cracher dans le lavabo... et de ne pas nettoyer derrière eux ! Je suis désolée, vous allez crier au racisme, mais c'est comme ça ; chaque fois que j'en rencontre de nouveaux, ils me confortent dans mes opinions... Pas d'bol !
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Voici la seule photo que j'ai faite de notre quartier, dans l'Upper East Side : une jolie synagogue dans la rue de notre auberge.
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Bref, après un petit-déj' rapide sur le roof-top de l'auberge, Flavia, Marie, Marine et moi nous remettons en route. Objectif ce matin : parcourir un bout de Central Park. Je dis bien un bout, puisque moi aussi, en voyant ce "petit" rectangle vert sur la carte de Manhattan, avant d'arriver à NYC, j'étais plus ou moins partie du principe que ce "p'tit square", on allait, je n'en doutais pas, le traverser en long, en large et en travers, au cours de notre week-end ici. Bien mal m'en a pris !!! C'est immmmmmmmmmmmense !!! 5km du nord au sud sur 1km d'est en ouest, soit 344 hectares au total, soit 75 000 arbres (si l'on en croit Le Petit Futé) !
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De g. à d., Flavia, moi et Marie.
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On a donc attaqué Central Park par l'ouest (normal vu notre quartier...) et on est descendu vers le sud. C'était tout simplement superbe ! L'impression d'être à des années-lumière du brouhaha du reste de la ville. L'impression d'être en forêt par endroits. L'impression d'être à Genève presque, quand on est au bord du Lac et qu'on contemple le jet d'eau. L'impression d'être dans une vieille pub pour les teintures rousses Schwarzkopf. Seule les pointes des grattes-ciels qui percent les arbres à certains moments rappellent qu'on est toujours à NYC.
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Bon, je vais me calmer sur les photos, mais c'est juste qu'elles sont toutes tellement belles, j'arrivais pas à choisir lesquelles mettre.
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On s'est donc promené sur un chemin de terre le long du Jacqueline Kennedy Onassis Reservoir (je vous jure que je ne le fais pas exprès !) pendant un bon bout de temps. Et puis on a repris des artères bitumées, l'histoire de presser un peu le pas et de pouvoir marcher les unes à côté des autres sans gêner les coureurs. Les coureurs, parlons-en ! Certains coins du parc étaient en plein aménagement - barrières, banderoles, etc. - du fait du Marathon de New-York qui avait lieu dimanche.
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Bref, après avoir contourné une bonne douzaine de calèches tartignoles comme dans les films, nous ressortons finalement par les grilles sud du parc. Et nous nous élançons, Marine, Flavia et moi, direction 6th Avenue, à proximité de laquelle se trouve notre deuxième étape de la journée.
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On parcourt 5 ou 6 blocks et on arrive finalement ici :
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Le MoMa ! Plus explicitement, le Museum of Modern Art. Un magnifique building très moderne, de 6 étages, doté d'un immense atrium au plafond très très haut et entièrement consacré à l'art du 20ème siècle. Des enfilades de galeries, ni trop grandes, ni trop petites. Du monde, mais raisonnablement. Des pans de murs blancs, des tableaux, des sculptures, des baies vitrées dévoilant l'environnement du musée... Pas loin de 3h passées dedans. Un vrai régal !
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Vue sur le jardin du musée, en même temps que sur l'enchevêtrement avoisinant de grattes-ciel de tous styles et de tous âges...
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Comme à mon habitude, petit tour en images des tableaux qui m'ont bien plu.
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Robert Delaunay, "Simultaneous Contrasts : Sun & Moon", 1913
(Papa, avant d'hurler à "la me*** contemporaine"*, observe et reconnais qu'au moins, il y a de jolies couleurs... Zut ! C'est vrai que t'es daltonien ; bah dans ce cas, je peux plus rien pour toi !)
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Georges Seurat, "Soir, Honfleur", 1886
(Bon, ça c'est une spéciale dédicace à ma belette normande, pour lui rappeler son chez-elle, et puis aussi à ma Lucile, pour la convaincre d'aimer Seurat, même si elle n'aime pas "Le dimanche après-midi à la Grande Jatte" ! Mais bon : les couleurs de la photo piquée sur Internet sont moins chouettes qu'en vrai, comme toujours...)
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Edvard Munch, "The Storm", 1893
(Là encore, ce qui m'a plu dans l'original, c'est la lumière intense aux fenêtres contrastant avec les couleurs très sombres et ternes du reste du tableau, mais là, avec l'image Internet, le rendu est pas tip-top ! En même temps, vous n'avez qu'à venir à NYC, vous en jugerez mieux !)
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Gustav Klimt, "Hope II", 1907-1908
(Bon, c'est pareil, le doré selon Klimt ça ne rend bien qu'en vrai ! On n'a pas encore inventé d'appareil-photo qui sache rendre ça !)
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Frantisek Kupka, "Madame Kupka en verticales", 1910-1911
(Troublant visage qui n'apparaît pas tout de suite quand on pénètre dans cette salle du MoMa et qu'on ne voir que des formes géométriques dans la juxtaposition de Delaunay, Kupka et Kandinsky...)
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Claude Monet, "Agaranthus", 1918-1926
(On comprend pourquoi Monet a mis 8 ans à peindre celui-là ! C'est un chef d'oeuvre de couleurs ! C'est mon Monet préféré désormais... Tant pis pour les nymphéas et autres ponts japonais de Giverny !)
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Amedeo Modigliani, "Anna Zborowska", 1917
(Féline...)
' Frida Kahlo, "Fuang-Chang and I", 1937
(Frida toujours, qui ne se valorise jamais...)
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Henri Matisse, "La fenêtre bleue", 1913
(Je ne suis pas une grande fan de Matisse en général, mais le bleu de celui-ci étant vraiment très très beau... Lucile, Nina, je suis à 2 doigts de vous ressortir des con*****s sur le bleu Klein !)
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Simon Hantaï, "Untitled - Suite "Blancs", détail agrandi, 1973
(Serait-il possible que je me sensibilise à l'art abstrait au fil du temps ?... Bon, lentement, faut pas pousser : on a rigolé un bon moment sur des m***** contemporaines avec Marine... Mais devant ce tableau hongrois, fait de toile pliée dans tous les sens, peinte, puis redépliée, je ne sais pas pourquoi, j'étais en admiration. La vraie toile est très grande, multicolore, mais très harmonieuse. J'ai BEAUCOUP aimé !)
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The end pour le MoMa. Bon, un dernier clin d'oeil à Lucile... J'ai pas pu m'en empêcher, j'ai noté le nom sur le coin de mon plan du musée... Tu me diras des nouvelles de "The Voice", par Barnett Newman. Perso, j'ai A-DO-RE !!! (Just kidding !...) J'ai DE-TES-TE, et je ne sais pas comment une bouse pareille mérite sa place dans un aussi beau musée !
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Bref, après un déjeuner rapide toutes les trois dans un bar à pâtes (très fashion le concept des bars à pâtes...), direction la 3ème étape de la journée ! On passe sur 7th Avenue, on descend vers le sud, et on arrive finalement... à Time Square ! Indescriptible, dément... Tant de lumières, tant de panneaux défilants, tant de pubs... Tout est en mouvement, si bien que d'une seconde à l'autre, le paysage n'est déjà plus le même ! Petit aperçu...
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De vieux immeubles complètement "hors sujet" dans cet bulle de haute-technologie, de numérique et de techniques digitales (et non pas "génitales" !)
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Entre autres observations originales, la chaîne américaine de vêtements "Forever 21" filme les gens sur la place et retransmet l'image en simultané sur cet écran géant. Saurez-vous nous trouver ? Indices : nous sommes trois et Flavia porte une grosse écharpe blanche mais sans l'avoir enroulée autour de son cou.
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Time Square est aussi l'endroit où l'on peut acheter des tickets pour voir un musical à Broadway le soir. Les classiques tournent en boucle depuis des décennies : West Side Story, Mamma Mia !, Chicago, Femmes au bord de la crise de nerfs, Oklahoma, etc.
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Mais Time Square, malgré son côté léger, décalé, superficiel, c'est aussi un lieu politisé. Grande affiche encourageant l'implication personnelle au sein d'un think-tank via le recyclage de la venue très critiquée d'Ahmadinejad aux Etats-Unis il y a quelques années. Baraque de l'armée posée en plein milieu de la place pour recruter les jeunes Américains désoeuvrés ; "Engagez-vous, rengagez-vous, qu'ils disaient...!"
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Et puis sur les bons conseils de Flavia encore, nous voilà entrées dans le M&M's Store toujours sur Time Square. Complètement fou ! C'est "Charlie et la Chocolaterie", le côté vieillot en moins, le côté commercial en plus ! Des alignements de colonnes en plexi transparent remplies de M&M's et leurs dérivés jusqu'au plafond, dans toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. Je ne suis pas fan des M&M's à la base alors ça va... Juliette et Maud, vous vous auriez adoré ! Mais j'ai quand même découvert quelque chose de nettement plus alléchant : aux Etats-Unis (p'têt que c'est aussi le cas en France d'ailleurs, je ne sais pas...), les Smarties sont une forme de M&M's. Ni une, ni deux, me voilà avec un petit sachet plastique contenant $3 de Smarties... Miam !!! Ca fait office de dessert ! (Et oui, Maman, je rentre toujours dans mes jeans...!)
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4ème étape de la journée : je tanne Marine pour le voir depuis le début... Depuis que je l'ai vu sous toutes les coutures dans les photos de Stieglitz, j'en rêve... Direction le Flatiron District, pour voir... le Flatiron ! Cet immeuble à la forme d'un fer à repasser, oblongue et triangulaire, se dresse à l'angle de Broadway et 5th Avenue ! Du haut de ses 20 étages (soit 87m de haut "à peine"), il fut pendant quelques années l'immeuble le plus haut de New-York. Construit en 1902, il l'un des rares grattes-ciel "originaux" encore debout à Manhattan.
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En tournant le dos au Flatiron, on a cet aperçu de l'Empire State Building. J'en profite donc pour vous en glisser une petite photo. Excusez le temps pourri ; c'est pas de ma faute... Je vous en parlerai plus longuement le jour où je monterai tout en haut, ce qui devrait se produire en décembre si tout se passe bien... Sachez juste que depuis l'effondrement des Twins, il est à nouveau le plus haut gratte-ciel de NYC.
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Mais il est 17h : le "soleil" (?) commence déjà à décliner... Si l'on veut s'en tenir à notre projet suivant, il est temps de s'engouffrer dans le métro, direction l'autre rive de l'East River !
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Sorties du métro à Brooklyn, nous nous dépêchons de nous rapprocher de la rive. Notre 5ème étape de la journée consiste en effet à assister au coucher du soleil sur Manhattan depuis Brooklyn Bridge.
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Symbole de NYC, ce pont a été construit en 16 ans et a été achevé officiellement en 1883. Long de près de 2km, il fut (comme le Flatiron) le plus long pont suspendu au monde pendant un temps. Cette passerelle, pourtant en pierre et assez large pour permettre le passage de 6 voies de voitures ainsi que de piétons et vélos, garde malgré tout un côté très aérien : c'est une véritable cathédrale de filins en acier ! Bon, j'arrête de jouer les Ted Mosby : place aux impressions !
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Nous retrouvons sur le pont Marie et Pierre (un autre Pipo qui a la chance d'être en stage dans un cabinet d'avocats à Manhattan) et avec eux, nous commençons donc la traversée. C'est magique ! Malgré le ciel gris que l'on a eu toute la journée, le crépuscule nous gratifie de nuances allant du jaune-orange au bleu nuit, en passant par le rose-violacé. Les images parlent d'elles-mêmes ! NB : aucune retouche ! 100% naturelles !
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Tout ça, c'est ce qu'on voit quand on a Brooklyn dans le dos, et qu'on se penche du côté gauche du pont. La pointe sud de Manhattan donc, la statue de la Liberté, Ellis Island...
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Bon et puis ça, c'est ce qu'on voit du côté droit : le Pont de Manhattan, construit pour désengorger le traffic du pont de Brooklyn et faire passer les véhicules plus lourds, le métro, entre autres. Vous noterez aussi l'Empire State Building encore : la grande flèche juste à droite du filin vertical.
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Après 30-45min passées sur le pont et maintenant qu'il fait nuit, nous reposons donc les pieds sur le plancher des vaches, à Manhattan. Frigorifiées, Pierre qui s'est déjà bien approprié la ville depuis son arrivée, nous propose d'aller boire quelque chose de chaud du côté de Union Square, dans le quartier de Gramercy. Avec plaisir !
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Union Square se révèle sans grand intérêt, le noir n'aidant pas à distinguer grand-chose... La chasse aux boots reprend brièvement, pour Flavia et Marie cette fois. Et puis on s'échoue finalement comme des baleines dans un café bidon où un thé Lipton basique coûte $5, NYC oblige...!
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Désireux de revoir Time Square by night, nous nous remettons vite en route. Nous sommes au niveau de la 15th Street ; Time Square est au niveau de la 43th Street. Mes jambes sont à l'agonie... Les tendons derrière mes genoux ne vont pas tarder à céder, je le sens. Je grelotte... Mais on le fait !!! On remonte 30 blocks A PIED !
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Encore plus frappant de nuit que de jour ! Les lumières artificielles, scintillantes, clignotantes, filantes, sont presque éblouissantes ! Mes yeux ne savent plus ou donner de la tête...
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Les écrans oranges à gauche m'interpellent : "Pour plus d'un million de New-Yorkers, la faim est une réalité." Le message est passé. Mais paradoxalement, il est passé sur une place qui doit bien consommer à elle-seule l'électricité et l'énergie de l'Erythrée et l'Ethiopie réunies... Pas forcément cohérent...
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De d. à g. : Marie, Pierre, Flavia et moi.
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Bon et puis cette dernière-là, je la mets pour montrer à Nina qu'on a pensé à elle, même si elle n'a pas fait le déplacement depuis Montréal pour venir passer le week-end avec nous... Look on the right babe ! (joke)
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Affamés, on se rue dans le premier fast-food venu, qui se trouve être une pizzeria. On engloutit une part de margarita en quelques minutes à peine et on se dépêche de quitter ce tumulte... On reprend le métro, direction l'auberge, pour SE LAVER, SE POSER, SE RECHAUFFER (deeeeees mots, qui font rêêêêêêêêêver !).
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Et la soirée s'achève sur une soirée dansante dans un bar, nous les quatre filles + un Espagnol et un Anglais qui sont des étudiants internationaux en échange à GW et qui habitent dans notre dorm et qui étaient aussi à NYC ce week-end.
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Retour à l'auberge tard dans la nuit. J'en ai plein les jambes et les yeux, mais je suis encore une fois ravie par ce 2ème jour à NYC ! J'ai acheté des boules quiès en silicone au cas où ce maudit rat referait surface pendant la nuit... L'un des Chinois a décampé. Et puis, la Providence nous gratifie d'un ultime don du Ciel : changement d'heure aux Etats-Unis cette nuit-là... ce qui signifie qu'on va pouvoir dormir une heure de plus !

7 commentaires:

  1. Bon je t'ai déjà dit tout ça, mais ça te fera plaisir d'avoir un commentaire ...
    - NY et tes articles donnent trop envie
    - tes bottes sont très belles et te vont à ravir, tu es très jolie ma loutre
    - hahahahahahahahahaha !! je rigole d'autant plus maintenant que je sais que du as eu des ampoules et mal aux pieds comme pas permis après avoir marché des kms et des kms avec tes nouveaux achats aux pieds ... bien fait t'avais qu'à pas être si impatiente !!
    des gros énormissimes bisous

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  2. La blaque LN! Ca tu l'as pas écrit dans ton article hein?!

    A part ça, trop cool que t'aies vu le Moma! J'adore tes clins d'oeil. Et magnifiques photos d'automne dans le parc.

    Bisous à toutes les 2.

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  3. Comme tu as "oublié" de mentionner la folle soirée, spéciale cacedédi:

    A scrub is a guy that can't get no love from me
    And is also known as a buster
    Always talkin' about what he wants
    And just sits on his broke ass
    So (no)

    I don't want your number (no)
    I don't want to give you mine and (no)
    I don't want to meet you nowhere (no)
    I don't want none of your time and (no)

    [Chorus:]
    I don't want no scrub
    A scrub is a guy that can't get no love from me
    Hanging out the passenger side
    Of his best friend's ride
    Trying to holler at me
    I don't want no scrub
    A scrub is a guy that can't get no love from me
    Hanging out the passenger side
    Of his best friend's ride
    Trying to holler at me

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  4. Bravo pour ce beau récit de nos deux premières journées à NYC. J'aime beaucoup ta sélection d'œuvres du Moma, je regrette seulement de ne pas avoir pu admirer des Hopper.

    Et je confirme, les bottes sont dignes d'une sexy Jacquie!

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  5. C'est honteux Marine ! Ne me dis pas qu'Edu t'a incitée à l'apprendre et que maintenant tu la connais... Si c'est le cas, je te préviens, à la prochaine chez Ridwan, Livio, Basile and co, je t'affiche ! Niveau "Priscilla", pfff, c'est triste...

    Pas de quoi pour les dédicaces ma Lulu. L'histoire de l'art est éternellement liée à ta compagnie alors... :-)

    Et ma belette, arrête de faire la maligne... J'ai peut-être des ampoules, mais moi au moins je ne me vautre pas dans la neige...

    Bisous à toutes les trois.

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  6. ça fait rêver Hélène ! tu as eu trop de chance et tu raconts ça trop bien j'adore ! plein de bisous !

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  7. Pour ma défense, j'étais à NYC le weekend d'avant...mais j'aurais adoré y être avec vous aussi!Merci pour le clin d'oeil et j'espère vous y retrouver une autre fois, au 2e semestre par exemple...

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