samedi 15 janvier 2011

Key West - La isla bonita

Je vous préviens... Ça va être long ! Nous n'avons passé qu'un peu plus de 24h à Key West, mais c'était tellement beau que je n'ai pas pu me décider pour choisir les photos les plus importantes ! Donc vous allez en prendre plein les mirettes !
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Bon, pour resituer, nos 5 jours à Miami touchant à leur fin, Marine et moi avons dit au revoir à toute la bande de Boston et avons repris notre route toutes seules toutes les deux, avec notre meilleur ami : le Greyhound. Miami-Key West : un peu plus de 3h30 de route, pour la plus grande partie au ras de l'eau, sur l'un des plus longs ponts du monde... Aujourd'hui un simple viaduc, il constituait un chemin de fer à sa création, en 1912. Et devinez qui l'a construit : Henry Flager : toujours le même magnat qui a contribué à la création de Miami.
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L'archipel des Keys, c'est au total plus de 1700 îles et îlots, servant de frontière entre l'océan Atlantique et le golfe du Mexique. "Key" n'a rien à voir avec "clé", contrairement à ce qu'on pourrait penser... Ce nom correspond simplement à une déformation de l'espagnol "cayo", qui signifie "îlot rocheux". En fait, l'espèce d'arc composé par les Keys coïncide avec une grande barrière de corail, qui a fait le malheur des navires et le bonheur des pirates pendant 4 siècles.
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Key West, pour sa part, constitue la première ville/île des Keys, puisqu'un tiers de la population de l'archipel y vit. Située presqu'à l'extrémité de l'archipel, c'est d'ailleurs la dernière île peuplée, puisque la toute dernière, Dry Tortugas, est complètement déserte et accessible uniquement en bateau. Bastion de pirates pendant des siècles donc, l'île a été tout au long du XX° siècle le lieu de villégiature de "grands hommes" aussi divers que le Président Truman, Ernest Hemingway, Tennessee Williams, John Audubon (un grand naturaliste et ornithologue aussi attaché à la Nouvelle-Orléans) ou encore Calvin Klein.
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C'est parti pour la visite !
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D'abord, voilà la couleur de l'eau et du ciel quand on roulait sur le fameux pont... Ça y'est, ça sent les Caraïbes !
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L'une des nombreuses minuscules îles
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Enfin débarquées à Key West, nous commençons le tour de l'île...
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Comme indiqué sur cette borne, nous nous trouvons alors au point le plus au sud des Etats-Unis, à 90 miles à peine de Cuba, soit 145km. J'en profite pour attirer votre attention sur le "Conch Republic" et faire une petite parenthèse anecdotique...
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En 1982, la police des frontières a décidé d'instituer un contrôle automatique des passeports à la jonction entre l'archipel et la terre ferme de Floride, par crainte de l'immigration clandestine via les Keys. Obligés de prouver leur citoyenneté à chaque fois qu'ils se rendaient sur le continent, les habitants des Keys ont très mal vécu cette mesure politique, qui les marginalisait d'une certaine façon. Après avoir essayé en vain d'argumenter à Miami pour mettre fin à ce blocus, le maire de Key West de l'époque a alors déclaré la sécession des Keys de l'Union. Il a proclamé l'indépendance de la toute nouvelle République Conch, en référence au nom de coquillage qu'utilisent les habitants des Keys pour se qualifier depuis toujours. Bien évidemment, l'armée américaine a remis tout ça en ordre en même pas 24h, mais l'histoire est restée. Et aujourd'hui, la plupart des Conchs cultivent leur "double nationalité" et se targuent d'avoir un passeport américain et un "véritable" passeport conch. Bref, c'est un peu comme les indépendantistes corses mais en version Bisounours !
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Un zoli phare qui ne sert plus qu'à faire zoli...
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Une tite église toute mignonne...
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Mais déjà la nuit tombe et les photos s'arrêtent... jusqu'au lendemain matin !
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Dans la rue, deux gamins chantent "Hit the road Jack" admirablement bien.
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Et déjà, le soleil se lève sur notre deuxième journée à Key West. Premier objectif : visiter la maison d'Ernest Hemingway. Et là, surprise ! Le paradis existe bel et bien ! Je m'installe là dès que je peux !
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Grand amateur de pêche et de navigation, l'écrivain y a passé la majeure partie de sa vie, avec ses quatre épouses successives et ses nombreux enfants. La maison est superbe ; très grande, très lumineuse, meublée avec goût et décorée avec des objets venus du monde entier, notamment d'Afrique noire puisqu'Hemingway raffolait des safaris. Oui, pour ce qui est de l'aspect "pêche tous les jours / chasse au lion / trophées de chasse sur les murs", je n'ai pas trop aimé... De même que ce qu'on a appris sur ton train de vie, ses affaires louches à Cuba, etc. Mais en dehors de ça, la sobriété, l'élégance et l'érudition qui semblaient émaner de l'écrivain et qu'on retrouve bien dans sa propriété nous ont charmées, Marine et moi.
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Ces balcons font le tour de la grande maison et surplombent toute la propriété.
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Le bureau où écrivait Hemingway tous les après-midi. En effet, le matin, c'était sortie en mer. L'après-midi, c'était boulot. Et le soir, c'était musique et bières au Sloppy Joe's, LE bar de Key West.
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Pour mon plus grand bonheur, Hemingway adorait les chats. Il en avait une multitude, allant et venant librement dans la propriété. Et aujourd'hui, ceux-ci continuent à prospérer...
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Sur son lit...
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Sur le fauteuil dans son bureau...
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A l'entrée...
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Et tous ces beaux matous ont une particularité génétique. Etant pour 36 d'entre eux les descendants d'un chat un peu spécial qui avait été offert à Hemingway par un ami, ils se transmettent de génération en génération une anomalie : celle d'avoir six griffes. Ce sont tous des six-toed cats. Aussi, ça leur donne à tous un petit air de tigre, puisque ça leur fait des pattes très larges...
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Bon là, je me fais plaisir... Ceux qui n'aiment pas les chats n'ont qu'à tourner très vite la mollette de la souris ! :-)
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Une chatte avec un gros bedon dans un carton, voilà qui m'a rappelé le concept de "maternité des chats" de Papa ;-)
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Et comme l'ami Ernest prénommait tous ses chats et qu'il y était très attaché, il fallait bien un endroit où les enterrer... Alors dans un coin du jardin, il a créé "le cimetière des chats", où Kim Novak côtoie les bébés de Frances, Errol Flynn et Tiger !
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Tout ce petit monde à quatre pattes évolue donc dans l'un des plus beaux jardins tropicaux que j'ai jamais vus.
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Sans oublier la piscine, cadeau de Pauline, l'une des épouses d'Hemingway...
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Sorties de la propriété, nous allons nous promener en ville et faisons bien évidemment un crochet par le fameux Sloppy Joe's, qui a sans doute pas mal changé depuis qu'Hemingway y prenait des pintes, dans les années 1920.
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Nous faisons un petit tour du côté des quais.
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J'aime toujours autant les bougainvilliers, associés à l'Egypte et au Golfe.
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On se perd dans les petites rues résidentielles, où l'on joue aux promoteurs immobiliers, en imaginant dans quelle siding house on se verrait le mieux vivre...
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Du blanc, du vert, des chats et des chaises en rotin... Un cliché qui me plaît beaucoup décidément !
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Et comme on reste quand même au pays du mauvais goût, voire de l'absence de goût, il y a quand même une ou deux merdouilles qui viennent dénaturer ces beaux paysages...
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Un condensé de végétation...
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Une multitude d'oiseaux... Dont des poules et des coqs qui se baladent partout dans l'île et passent de jardin en jardin, comme dans le compound à Muscat.
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L'image rigolote du jour : le panneau indiquant une impasse, soit "Dead end", accroché à la grille d'un cimetière...
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L'éminent Henry Flagler.
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Le petit port de plaisance, qui a lui aussi beaucoup de charme...
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Et les starlettes que nous sommes sous les palmiers et sur une plage de sable fin...
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Un grand pélican pris au vol...
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Et voilà ! C'est sur cette image que s'achève notre semaine de rêve en Floride ! J'ai beaucoup beaucoup aimé Key West. Même si je n'aimerais pas y vivre éternellement - parce que c'est trop petit - je m'y suis vraiment sentie bien et j'aimerais bien y revenir un jour et y passer plus de temps, quand j'aurai les moyens. J'ai trouvé que ça avait beaucoup plus de charme et de classe que Miami, beaucoup plus tape-à-l'oeil, moins authentique... Tout ça m'a donné envie de lire un Hemingway qui se passe ici. J'ai donc entamé "To have and have not" sur la route de la Nouvelle-Orléans, et à l'heure où j'écris, je l'ai presque fini et je vous le recommande vivement ! Si vous avez envie de sentir l'atmosphère de Key West, de son port, si vous aimez les histoires de trafic et Cuba... Lisez-le ! Voilà, c'est tout pour ce soir les copains ! Demain, direction Nola !
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2 commentaires:

  1. Ca donne vraiment envie ! Je te suis totalement pour les jolies maisons avec véranda et chaises en rotin... Pour moi c'est vraiment caractéristique du Sud des Etats-Unis où j'aimerais beaucoup, beaucoup aller, et ça me rappelle les dessins animés Tom Sawyer que je regardais en boucle quand j'étais un peu plus petite !
    Je note le nom de bouquin d'Hemingway, j'essayerai de le trouver.
    Et je vais vite rattraper mon retard en continuant ma lecture !

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  2. C'est très très beau ! et effectivement ça correspond bien à mon idée du Sud Est américain ! vite vite, la suite !

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