vendredi 14 janvier 2011

Miami - Summer sunshine

Miami ou cinq jours d'été en plein coeur de l'hiver ! Récit thématique...
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* Ma compagnie
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En effet, Marine et moi n'avons pas passé ces 5 jours toutes seules. Par un coup du sort, lors de notre arrivée à l'auberge à Miami Beach, nous nous sommes retrouvées dans la même chambre que Noémie, une autre Française de Pipo, en échange à Boston College cette année. Surprise totale !
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Ayant comme nous décidé de ne pas rentrer en France pour Noël, elle s'est lancée dans un road-trip - mais un vrai, avec une voiture - en compagnie de 4 amis internationaux de son université :
- Jjjjjjjosé : un madrileño muy táctil dont il y a fort à parier qu'il est gay (même s'il semble ne pas encore le savoir)
- Ricardo, plus connu sous le nom de Ricky : un autre Madrilène
- Michael : un Australien originaire de Melbourne
- Ivo : un Néerlandais originaire d'Amsterdam.
Nous nous sommes immédiatement très bien entendues avec cette petite bande, de sorte que nous avons passé la majeure partie de notre temps à Miami avec eux. Soirées, pique-nique sur la plage le dernier soir, balades...
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De g. à dr. : José, Ivo, Noémie, Michael, Marine et moi.
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De g. à dr. : Noémie, Ricky, Ivo, Michael, Marine et José.
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Les présentations étant faites, il ne me reste plus qu'à planter le décor !
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* Le petit éclaircissement géographique comme je les aime !
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Pour ceux qui n'y ont jamais mis les pieds, quand on part en vacances à Miami, on va généralement à Miami Beach en fait. En effet, l'agglomération de Miami, située au sud-est de la péninsule qu'est la Floride, se compose en fait de deux parties :
- Miami : la partie de la ville située sur la côte atlantique
- Miami Beach : la partie de la ville située sur une grande île toute allongée et densément construite (un peu comme Manhattan), à quelques centaines de mètres de la terre ferme.
Les deux sont reliées par de grands ponts.
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Dans Miami, on trouve le downtown / le centre des affaires / le CBD en bref... mais aussi d'autres quartiers "ethniques" : Little Havana, Little Haïti, etc.
Sur Miami Beach, c'est là qu'on trouve toutes les très belles plages, les grands hôtels, le quartier Art Déco qu'on voit dans les films, ainsi qu'une multitude de mini-îlots, fermés au public puisqu'ils hébergent les villas aux prix indécents des stars hollywoodiennes et de la Jet Set.
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Notre auberge de jeunesse se trouvait dans South Beach, c'est-à-dire la partie sud de Miami Beach, qui recouvre grosso modo le quartier Art Déco. Sur la grande avenue qu'est Collins Avenue, parallèle à Ocean Drive (l'avenue qui longe la mer), à 3 minutes à pied de la plage par conséquent, nous étions plus que chanceuses !
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Ce quartier est donc celui que nous avons le plus arpenté...
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* Les petites précisions historiques comme j'en raffole !
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Désireuse de fixer mes propres souvenirs sur le papier pour ne pas les oublier, je ne résiste pas à l'envie de vous donner 2/3 éléments d'Histoire...
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Miami, à la différence de la majeure partie des villes de la côte est, est une ville assez jeune.
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Occupée pendant plus d'un millénaire par des Indiens Tequestas, la région de Miami est conquise par les Espagnols au XVI° siècle. Ces derniers vont y rester jusqu'au début du XIX° siècle approximativement quand, ne sachant plus comment résister aux attaques des Indiens Séminoles, ils n'ont d'autre choix que de demander des renforts aux troupes américaines d'Andrew Jackson. En 1819, las de lutter, ils remettent tout simplement l'est de la Floride aux mains des Etats-Unis, en obtenant en contrepartie la promesse du Président américain d'arrêter de convoiter le Texas.
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Nous sommes donc au milieu du XIX° siècle. Les Espagnols sortis, les colons blancs anglo-saxons entrent en scène. Parmi eux, une riche propriétaire originaire de Cleveland : Julia Tuttle. Celle-ci se lance dans la culture des agrumes sur l'emplacement actuel de Miami. Mais en 1894-1895, une saison de gel hors du commun frappe toute la partie nord de la Floride, privant les Etats-Unis d'approvisionnement en oranges pendant un an. La région de Miami n'étant pas touchée, notre amie Julia obtient du magnat des chemins de fer Henry Flagler de faire venir le train jusqu'à Miami, pour résoudre le problème. Le marché est conclu, et avec la première gare ferroviaire construite, c'est une ville de 300 habitants à peine qui est fondée, PAR UNE FEMME : Miami !
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Dès lors, Miami prospère à toute vitesse. Et à la Belle Epoque, elle est envahie par les promoteurs immobiliers, désireux d'exploiter le soleil et la plage pour attirer le tourisme de luxe et les stars en vacances... Voilà pourquoi fleurissent un peu partout sur Miami Beach tous ces immeubles Art Déco. Et malgré la Grande Dépression, qui la frappe durement pendant près d'une décennie, la ville se relève et perdure. En 2009, elle était classée au 1er rang américain et au 5ème rang mondial, en termes de pouvoir d'achat par tête.
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Bon, maintenant que tout est dit et que je vous ai endormis, c'est parti pour le tour du propriétaire, en photos s'il vous plaît !
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* South Beach ou le dépareillement architectural
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De l'église type "misión" espagnole aux hôtels Art Déco aux couleurs de sorbets, des corniches travaillées hispanisantes au béton contemporain des grands hôtels, vous allez voir un peu de tout...
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A partir de là, on est sur Ocean Drive, la grande avenue la plus emblématique de Miami Beach...
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Bon, j'avais dû boire quand j'ai pris celle-ci... Elle penche complètement et elle est mal cadrée... Mais c'est pas grave : j'aime bien les couleurs de la vieille voiture, des parasols et de l'hôtel...
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Un détail de la façade de l'Orchestre Symphonique de Miami.
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* La météo et les paysages
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Oui, devant ce ciel bleu azur et ce soleil éclatant, je me dois de vous narguer : pendant que vous vous crouliez sous la neige à Paris ou en Franche-Comté, moi j'avais ça...
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Exposition temporaire contemporaine : des escargots roses géants aux quatre coins de la ville...
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Le bord de mer...
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Noémie et moi, en short un 24 décembre... Unique !
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Hibiscus, flamboyants, bougainvilliers, cana et tout le tralala ! Je me croirais à Dubaï ou à Muscat, sauf que je me balade en combishort, le dos et les épaules dénudés, et que personne ne me regarde de travers... J'aime !
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Une église hispanique sur Lincoln Road, dans le quartier latino.
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* Les baignades
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Evidemment, là non plus, je ne peux pas m'empêcher de le clamer haut et fort ! JE ME SUIS BAIGNEE INTEGRALEMENT LES 23 ET 25 DÉCEMBRE !!! D'autant qu'à Miami, pas de galets comme en Normandie : uniquement du sable fin. Des plages très propres, nettoyées au peigne fin toutes les nuits. Une eau turquoise. Je n'avais pas apporté de maillot, Marine non plus, mais quand on a vu les plages, on n'a pas pu résister... Je vous laisse baver... le temps de 4 photos.
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Mon top-model préféré...
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Et le petit point là, c'est moi... Pas le paquebot hein, le petit point beige...
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Bon, ça c'est MA photo hollywoodienne du séjour. J'attire votre attention sur les merveilles pailletées/argentées à 9 dollars que j'ai aux pieds... Les boutiques de Little Havana ou la caverne d'Ali Baba...
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* Le mauvais goût
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Oui alors là, petit aparté sur le revers de la médaille. Miami, c'est beau, c'est propre, il y fait chaud, c'est paradisiaque... Mais pour une semaine grand maximum ! Pas vraiment de culture, pas vraiment de bon goût ; rien à faire à part se dorer la pilule, barboter et clubber. Je ne parle même pas de traîner en terrasse avec un cocktail ou de faire du shopping, parce qu'avec des petits mojitos au prix scandaleux de 19$, on y renonce... Quant à la nuit, c'est la décadence ! Filles à moitié nues, bonhomme se promenant avec un boa albinos sur les épaules, Latinos transpirants un peu trop tactiles, mêmes tubes électro qui tournent en boucle partout... Bof bof.
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Les vitrines de Miami ont un point commun : elles présentent TOUTES des mannequins aux seins monstrueusement gros... Comme dirait Popi, c'est juste horrible. Vous noterez aussi le motif "tête de mort" particulièrement élégant mis en valeur dans ce tout-petit-bikini...
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Lincoln Road encore. Cette fois, on célèbre toutes les religions et le paganisme sur une seule et même place en cette période de Noël... Ménorah en coquillages...
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... sapin et crèche du plus bel effet !
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Quant à cette photo, elle n'est pas de mauvais goût mais décalée et amusante... Un monsieur d'environ 70 ans se promenant dans le quartier latino avec un sac Victoria's Secret à la main...
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* Le downtown
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Là, c'est VRAIMENT Dubai pour le coup ! On se croirait à Dubai Marina ou au DIFC... Grattes-ciels rivalisant de hauteur et d'originalité, métro aérien, canaux artificiels, palmiers... Je ne suis pas dépaysée !
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* Little Havana : le quartier cubain
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Nous sommes à quelques 40 minutes de transports en commun de South Beach. Les bâtiments ne sont pas vraiment différents d'ailleurs dans la ville, bien que moins hauts. Pourtant, nous sommes dans le quartier cubain. Ca ne ressemble en rien à la Havane telle que je me l'imagine, mais on sent quand même bien que l'on n'est plus en territoire anglo-saxon.
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Ca parle espagnol autour de nous. Les enseignes sont toutes en espagnol. Les restaurants et les cafés sont cubains. En ce début d'après-midi, il règne une atmosphère languissante. Peu de monde dans les rues. Des papys assis, en train de fumer le cigare en regardant passer les gens. Sur une place publique couverte d'auvents en bois, c'est "parties de cartes et dominos"...
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Du Panama au Havane, tous les clichés sont là... Assez vrais finalement donc !
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Je souris devant ce panneau interdisant aux papys en question : de se promener sans chemise, de jeter leurs déchets par terre, de crier, de cracher par terre, d'employer des mots obscènes (des gros mots), d'être en tricot de corps ou en tongs, d'avoir des armes blanches ou à feu... Ceux qui dérogent à ces règles seront suspendus pendant 2 à 4 semaines. Ils sont bien éduqués ces Cubains ! :-)
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[Petite parenthèse : Obama vient juste de passer sous ma fenêtre... J'dis ça, j'dis rien...]
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Nous décidons de déjeuner dans un restaurant cubain typique. Pour trois fois rien, je savoure donc une grosse tortilla de patatas, suivie de bananes plantain. Et comme nous voulons faire les choses comme il faut, nous nous octroyons aussi un petit café, cubain toujours, dans l'échoppe d'à côté. Ca donne... des shots de café ! Du café très très fort et très très sucré, servi dans des minuscules gobelets en papier, à savourer l'un après l'autre.
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Nous rentrons aussi dans l'un des nombreux magasins où se fabriquent les Havanes. Et même si je ne fume pas et ne suis pas d'ordinaire intéressée par le tabac, je ne me lasse pas de fixer les mains agiles du monsieur qui roule les feuilles séchées - de trois stades de "sécheresse" différents si je puis dire -, coupe au hachoir le bout du cigare, et lui donne en un tour de main une forme parfaitement régulière.
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Avec Noémie, nous nous amusons du patron du magasin, debout à gauche, qui, bien qu'exilé et par conséquent hostile au régime castriste, ressemble à l'un des barbudos de Fidel dans sa jeunesse.
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De retour dans les rues, je réalise que, malgré l'exil qui dure déjà depuis 50 ans pour certains des Cubains implantés à Miami, la fierté nationale demeure et la culture cubaine est à l'honneur !
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Cuban Walk of Fame
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L'histoire et la culture cubaine s'écrivent sur les murs... Des citations de George Washington au dernier Sommet des Amériques...
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Importance du catholicisme... (J'en profite aussi pour attirer votre attention sur les racines monumentales de l'arbre tropical derrière la Vierge.)
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Monument à "la Baie des Cochons" (17 avril 1961). Grande claque pour JFK, cet épisode semble demeurer une fierté et un symbole pour les Cubains.
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Omniprésence de la politique encore. "La patrie est l'agonie et le devoir..." Vive José Marti, poète et dépressif ! :$
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Et surtout, rappel que les victimes du régime castriste continuent... Le prisonnier politique et activiste Orlando Zapata Tamayo étant mort le 23 février dernier dans les geôles castristes...
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Un étal de fruits qui me rappelle ceux des routes de Fujairah et du Dhofar. Noix de coco, bananes, papayes, ananas, mangues... Un parfum de nostalgie du Golfe !
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Ainsi s'achève notre petit tour de Little Havana. Même si on n'est évidemment pas en Amérique Latine, c'est déjà très dépaysant. Et puis l'ambiance qui y règne est très étrange. J'ai eu l'impression que ces Cubains, en majorité âgés, étaient bel et bien installés définitivement aux Etats-Unis. Et en même temps, ils semblent tournés vers le passé et on dirait qu'ils attendent... je ne sais pas... une nouvelle Baie des Cochons, qui marcherait cette fois ! "Le jour le plus long", force tranquille... Voilà les termes/idées qui me viennent à l'esprit pour décrire ce quartier !
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* Réveillon de Noël uruguayen
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Voilà quelque chose que Marine et moi attendions avec impatience, et qui nous a pas mal déconcertées finalement : l'invitation de Ximena à dîner chez elle, pour le réveillon de Noël.
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D'abord, Ximena n'habite plus Miami. Sa famille a récemment déménagé, pour s'installer à Fort Lauderdale, autre grande ville de Floride, à 50 minutes en voiture au nord de Miami. Nous sommes donc arrivées dans une maison/incarnation parfaite du rêve américain : le petit pavillon de banlieue, dans une allée type Wisteria Lane.
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Nous étions un peu perdues par le fait que la famille de Ximena est complètement recomposée. Nous ne savions donc pas à qui nous avions affaire. En outre, sa grand-mère était présente, mais à part elle, Noël est plus l'occasion de faire une fête entre amis qu'une fête en famille chez eux... De plus, tout le monde (sa famille comme les amis de ses parents) étant argentin ou uruguayen, on entendait de l'espagnol à toute vitesse et dans tous les sens, mais il était très difficile de se faire un trou... En bref, nous ne savions pas trop où nous mettre.
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Par ailleurs, si en France Noël est l'occasion de sortir la belle vaisselle et de préparer un bon repas chaud avec 3 ou 4 plats différents, dans la famille de Ximena, on mange dans des assiettes en plastique des salades de pommes de terre, de fruits de mer et du poulet froid. Personne ne s'attend... On se met à table à l'espagnole, soit vers 22h, et à 22h30, tout le monde a déserté la table. On boit dans des gobelets en plastique non pas du champagne ou du vin blanc mais un espèce de pétillant aux arômes de fruits.
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Bon, je ne vais pas complètement noircir le tableau. Il y avait aussi des points positifs à cette soirée. Il y avait beaucoup de petits enfants. L'un des papas s'est déguisé en Père Noël (Luc, ça m'a rappelé des souvenirs de Roche), ce qui a donné lieu à beaucoup de papiers cadeaux, de sourires, de larmes aussi pour les plus petits... Il y avait de belles décos de Noël partout dans la maison. Et tout le monde était sur son 31 ! (malgré l'omniprésence du PSP !)
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La dernière petite soeur de Ximena, de 2 ans... A croquer !
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Le Père Noël fait très beaucoup peur...
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Et nous trois ! Vous devinerez par déduction qui est Ximena...
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Et nous avons été gâtées : nous avons eu chacune un cadre photo ainsi que des chocolats !
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Sur ce, je crois que je vous ai à peu près tout dit sur Miami... Je vous laisse sur une photo de ce dernier instant de jouissance, au matin du 25 décembre, à la découverte d'une boulangerie Paul dans le quartier espagnol... Bisous les copains !
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1 commentaire:

  1. Cette photo de la boulangerie Paul, ça me fait penser qu'à Bombay avec Cécile on est tombées sur une boutique "le plain quotidien" et qu'on s'est payées un petit dej de malade... tellement cher qu'on a du faire des économies tout le reste de la journée mais qu'est-ce que c'était booon !

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