samedi 5 mars 2011

Chicago - Mouillées jusqu'à la p'tite culotte dans l'ghetto - 3/5

Pour des raisons climatiques indépendantes de notre volonté, cette troisième journée s'est avérée beaucoup moins "riche" que nos journées précédentes. En effet, en sortant ce matin-là, on savait qu'il allait pleuvoir, mais certainement pas à ce point !
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Nous (Marine et moi quoi !) commençons par nous payer notre tout premier ticket de métro aérien depuis notre arrivée, car nous voulons faire le tour du fameux Loop.
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Oui, j'ai oublié de préciser qu'Oliver était du voyage...
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En levant la tête autour de nous...
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Voilà le fameux métro...
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Et c'est parti ! A peu près au moment où on monte dedans, des trombes d'eau se mettent à tomber... et ça va durer toute la journée ! Par ailleurs, le ciel est tellement nuageux qu'on ne distingue plus le haut des grattes-ciel... Sur la photo qui précède, vous ne voyez qu'à peu près les deux tiers de la Willis Tower à gauche. Ca fait bizarre, et on pense à l'effet que ça doit faire quand on travaille à l'un des derniers étages de l'un de ces immeubles.
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Même pas peur, tranquilles... On se dit que ça va passer, alors on reste dans le métro, direction le sud de Chicago cette fois. On a vu sur la carte qu'il y avait trois trucs à voir là-bas, alors on ne se pose pas de questions...
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Une grosse demi-heure plus tard, on sort dans une station déserte... Les grattes-ciel ont été remplacés depuis longtemps par des petits pavillons de banlieue plus ou moins délabrés, des terrains vagues... South Side / Bronzeville / Hyde Park... On réalise après quelques centaines de mètres qu'en fait, on est dans le ghetto noir. On doit être les seules blanches à 3km à la ronde ; il n'y pas un chat dans les rues ; il pleut toujours à torrent ; on n'y voit rien avec nos capuches... On ne se sent pas du tout en danger, mais plutôt mal à l'aise. Les rares personnes qu'on croise, la caissière du petit supermarché dans lequel on rentre ; tous nous regardent l'air intrigué, en se demandant vraisemblablement ce qu'on a bien pu venir faire ici.
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Et puis finalement, après bien 35 minutes de marche, les pieds dans la flotte, nos trois couches de vêtement imbibées d'eau sous la doudoune, les jeans et les p'tites culottes trempées, les cheveux comme si on sortait de la piscine... on y arrive ! Devant quoi ? Bah, une p'tite maison en briques rouges avec véranda, jolie, ordinaire, confortable mais pas cossue, à côté d'une synagogue en briques rouges elle aussi (comme tout le reste de la rue en fait !)... On n'a pas le droit de marcher sur le trottoir qui la longe... Il y a à vue de nez 8 caméras de surveillance dans le jardinet devant... On se trouve nez à nez avec deux 4X4 le moteur en route, prêts à démarrer au quart de tour... Pas de doute : nous sommes chez M. et Mme Obama ; leur VRAI chez-eux.
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Bon bah voilà, on a vu à quoi ressemblait son cadre de vie avant les ors de la Maison Blanche... Ordinaire, modeste, fortement ségrégué... Ca a quelque chose de chouette de réaliser qu'en fait, Obama sort de la "VRAIE" Amérique !
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Bon, maintenant qu'est-ce qu'on fait ? On faiblit ! (Pour une fois, la blagounette de Benoît marche !) On monte dans le premier bus qu'on voit, en se disant qu'on adaptera nos découvertes à son itinéraire, parce que nous sommes congelées et dégoulinantes et qu'on n'en peut plus.
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Enfin le repos est de courte durée, puisqu'on redescend 5 minutes plus tard, avec la ferme intention de débusquer une portion de rue dont les maisons ont été conçues par Frank Lloyd Wright. Quand on arrive devant les numéros mentionnés par le guide, je ne cache pas ma déception ! Tout ça pour CA ? Deux maisonnettes mitoyennes en briques jaunâtres ! Frankie, tu m'énerves !
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On repart au pas de course à la recherche d'un bus ! Un buuuuuuus, s'il vous plaît... Cette fois, on monte dedans et on n'en redescend plus avant le Downtown ! Le ghetto, ça va bien 2h mais pas plus ! On essaie de se déshabiller au maximum dans le petit snack où on mange le midi, mais c'est pas gagné... Vous auriez dû nous voir ! C'était comique...
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Une quiche aux légumes du soleil, un pain au choc' (si si ! et bon en plus !) et un thé orange/cannelle plus tard, nous revoilà dehors !
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On se rue sur la fameuse chapelle tout en haut d'un gratte-ciel dont je vous ai parlé hier... Impossible de la visiter aujourd'hui ! Manque de pot ! On se rabat alors sur une expo-photo du photographe John White, trop chouette ! Quasiment uniquement des photos en noir et blanc, beaucoup de mouvement... Une préférence pour la vie de la communauté noire de Chicago (le photographe étant black lui-même). Des enfants qui jouent/sautent/courent, des vues improbables de la ville. Bref, + + !
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Ensuite, on retourne au Cultural Center, où l'on était hier. Cet après-midi, il y a un concert gratuit de musique yiddish. Allons donc, nous n'avons rien de mieux à faire au sec, c'est parti mon kiki !
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Toujours Tiffany ! La deuxième coupole que je ne vous avais pas montré hier...
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Une vue assez chouette sur l'extérieur...
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Les mosaïques...
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Bon, sur le concert en lui-même... Aïe aïe aïe ! En fait de musique yiddish comme ce à quoi je m'attendais, il s'agissait d'un duo "bon pianiste vs. chanteur lyrique guttural à se pendre" ! En fait de chansons ou d'airs populaires, il s'agissait uniquement de complaintes et sérénades tristes à mourir. J'ai aimé 5 morceaux sur 24 seulement (et encore ! c'est parce que je me disais qu'il fallait au moins que quelques-uns me plaisent !). Mauvais point pour les organisateurs : ils nous avaient distribué des feuilles de papier avec toutes les paroles traduites en anglais ! Une occasion supplémentaire de ne pas aimer ! Du machisme à gogo ! De l'autoapitoiement et de la victimisation comme je n'aime pas ! Un ressassement permanent de la Shoah mais pas seulement ! De l'EXODE !!! Les mecs, ça fait 3000 ans !!!! Il faudrait passer à autre chose maintenant !!!! Bref, du glauque et de la complaisance dans la douleur qui m'insupportent ! Morceaux choisis (je vous jure que c'est vrai, j'ai le papier du spectacle sous les yeux !) :
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Hot a yid a vaybele (Un Juif avait une Epouse)
[...] Un Juif avait une épouse, une grande douleur pour lui ! D'autant plus que si elle ne porte pas d'enfant, elle est inutile.
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Habeit mishomayim (Regarde-nous du Ciel)
Regarde-nous d'En-Haut, Seigneur, et vois comme nous sommes persécutés, vois comme nous sommes conduits comme des moutons pour être égorgés.
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Rozhinkes mit mandlen (Raisins et amandes)
[...] Quand vous serez libres, chers Juifs, dites à vos enfants votre douleur et vos souffrances. Montrez-leur les tombes et leurs inscriptions.
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Non mais sérieusement ! Comment voulez-vous construire une religion moderne saine en se basant sur du pessimisme perpétuel et de la morbidité pareille ? J'ai cru que j'allais sauter par la fenêtre du Cultural Center avant la fin ! Tout ça pour dire que je suis pour qu'on psychanalyse de force les Juifs à l'origine de ces chansons. C'est abominable !
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Enfin le concert s'achève ! C'est la délivrance ! Nous décidons de rentrer à l'auberge changer de vêtements, mais avant ça, nous marquons un petit arrêt dans le Palmer House Hotel vu rapidement la veille en compagnie de notre guide. Décidément, c'est vraiment un chouette endroit...
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Deux incongruités très "ricaines" cependant :
1) la laideur des deux escalators ayant remplacé les beaux escaliers en marbre d'origine dans le lobby (de là où je prends la photo, donc vous ne voyez pas...)
2) la famille d'obèses en train de s'enfiler des Big Mac dans les fauteuils tapissés en bas, alors qu'ils se trouvent dans l'un des lieux les plus raffinés de Chicago.
Bienvenue à Beaufland !!!
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Après un repos bien mérité à l'hôtel et une douche chaude prise VOLONTAIREMENT cette fois, nous ressortons dîner toutes les deux dans un bon petit resto indien. Nans, poulet au curry, et bières indiennes (Maharadjah !). Un délice !
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Bonne nuit les petits !

3 commentaires:

  1. Ce titre vend du rêve ma loutre !

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  2. Salut poulette !

    Rien à voir mes les parents veulent ton zip code pour la traditionnelle carte postale... Et je ne l'ai pas sous la main !

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  3. @ Belette : je savais qu'en tant que vice-prez de l'AS, ça te plairait...

    @ Cécile : non, je ne te reprendrai pas sur ta faute d'orthographe catastrophique, moi... Mon zip code est 20052, mais c'est bizarre, Maman m'a textée hier et j'ai répondu immédiatement...

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