samedi 5 mars 2011

Chicago - Un lundi après-midi devant l’Île de la Grande Jatte - 4/5

Et voilà ! Le soleil se lève déjà sur notre dernier jour à Chicago... En fait de soleil, ce serait plutôt un brouillard pas possible et de la neige...
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La Trump Tower dans les nuages
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Ça tombe bien : c'est la journée qu'on avait réservée pour visiter l'Art Institute of Chicago. L'un des plus grands musées américains et la 2ème collection d'art impressionniste au monde après Orsay, s'il vous plaît !...
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C'est parti mon kiki ! (Pour vous donner une idée, en relisant mon p'tit carnet de voyage, j'ai réalisé que j'avais noté environ 60 oeuvres que j'avais envie de vous montrer via mon blog... J'ai donc dû faire 2 tris successifs pour écrémer et ne garder que "les coups de coeur des coups de coeur" ! Mais c'était dur !!!)
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Alors, dans l'ordre, nous avons fait :
- la peinture européenne du XVIII° siècle ; mais c'est pas ce que je préfère donc je vous mets rien...
- la peinture ultra-contemporaine ; comme d'hab', des pneus attachés à des néons et autres torchons... Inutile aussi donc !
- la peinture européenne du XIX° siècle et du début XX° ; et là, comme d'hab' encore, je surkiffe !!!
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Femme à sa toilette, Berthe Morisot, 1875
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Rue de Paris, jour de pluie, Gustave Caillebotte, 1877.
En vrai, le tableau est immense et VRAI-MENT magnifique. Je ne m'en lasse pas : l'eau qui brille entre les pavés, la perle à l'oreille de la dame qui scintille intensément, l'harmonie des couleurs tristounettes et pourtant très lumineuses, ce côté très lisse et réaliste à la fois... +++++
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La boutique de la modiste, Edgar Degas, 1879
Oui, en fait, quand j'avais été à la Nouvelle-Orléans, Antoine m'avait expliqué pourquoi les Etats-Unis possèdent autant de tableaux de Degas. C'est parce que sa mère était une Créole originaire de la Nouvelle-Orléans, et que par conséquent, il y a passé une partie de sa vie...
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Un dimanche après-midi sur l'île de la Grande Jatte, Georges Seurat, 1884
J'ai pensé à toi Lucile ; je ne sais pas comment tu fais pour ne pas aimer... Le tableau est immense à tel point qu'en le voyant de près, on se rend compte de l'existence de plein de détails amusants. Des petits singes à la petite fille en blanc au centre du tableau et seul personnage regardant le spectateur droit dans les yeux, la composition est très réussie !
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Autoportrait, Vincent Van Gogh, 1887
Parce que finalement, il y a des roux flamboyants qui pètent !... :-)
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Le bassin aux nymphéas, Claude Monet, 1900
Je ne m'en lasse pas ; les dominantes sont toujours différentes d'un tableau à l'autre, alors j'arrive pas à m'abstenir de mettre au moins un Monet à chaque fois... Disoulée...
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Annette Roussel avec une chaise cassée, Edouard Vuillard, 1900
Encore une composition un peu naïve de Vuillard que j'aime bien, avec une perspective pas complètement scientifique, des lignes droites pas très droites, des sols un peu penchés, une petite-fille sous-proportionnée par rapport au décor... J'aime ++ !
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Fisherman's cottage, Harald Sohlberg, 1906
Un Norvégien néo-romantique qui donne envie d'aller en Scandinavie... Dommage que la toile se soit craquelée au fil du temps..
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Deux soeurs, Joaquin Sorolla, 1909
Et mon impressionniste espagnol préféré... Maman, je ne sais pas si tu te souviens ; on avait déjà vu des tableaux de sa série des baignades à Valence au Musée Jacquemart-André.
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Je reprends le fil de nos découvertes :
- des trucs marrants ensuite : une trentaine de mini-bustes caricaturaux faits par Daumier, des caricatures faites par Goya...
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Ya van desplumados (autrement dit "Ils s'en vont déjà plumés"), Goya, 1799
Il s'agit d'une eau-forte que Goya avait réalisée à l'occasion d'une série intitulée "les Caprices". Ici, c'est le système des bordels qui est tourné en dérision... Les clients en sortent la tête basse, après avoir été plumés par des "femmes de petite vertu" finalement plus malignes qu'eux.
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- des tas de très belles sculptures du XIX° siècle
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Buste d'une femme africaine, Charles Cordier, 1851
En plein orientalisme...
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Le bain, Edgar Degas, 1889
Vue de dessus...
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Portrait de Balzac, Auguste Rodin, 1893
Gros plein de soupe...
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Le Grenouillard, Jean-Joseph Carriès, 1891
Si je l'ai mis, ce n'est pas parce que je le trouve beau mais parce je trouve qu'il retrouve étrangement à Gollum... Ou sinon, il pourrait s'agir de Jean-Baptiste Grenouille, dans "Le Parfum" de Suskind... Non ?
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Petite pause déjeuner, car la faim commence à se faire sentir... J'en profite pour vous donner un petit aperçu de l'Institut en tant que tel...
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Escaliers customisés électroniquement à l'occasion d'une expo temporaire...
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Panorama époustouflant depuis les baies vitrées de l'aile moderne...
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Et ancienne cour intérieure peu à peu recouverte par la neige...
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Mais déjà, nous reprenons notre visite, ne voulant surtout pas en perdre une miette... Cette fois, c'est vers la peinture américaine des XIX°/XX° siècles qu'on se dirige.
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Shoe Shop, Elizabeth Sparhawk-Jones, 1911
Ceci est une dédicace déguisée à Louise...
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Renganeschi's Saturday Night, John Sloan, 1912
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Blues, Archibald J. Motley, Jr, 1929
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American Gothic, Grant Wood, 1930
Grand classique que tout le monde connaît sans jamais savoir qui l'a peint... ;-) D'Art d'art, c'est l'histoire d'une oeuvre d'art...
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Thanksgiving, Doris Lee, 1935
Pour que vous imaginiez un peu comment c'était dans l'Ohio en novembre dernier...
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Nighthawks, Edward Hopper, 1942
Magistral !
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American collectors - Fred and Maria Weisman, David Hockney, 1968
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Et comme on n'en a jamais assez, on enchaîne (rapidement c'est vrai) par un passage dans les Antiquités asiatiques... Je vous épargne les noms imprononçables, parce que de toute façon, à part pour le monsieur qui vient en premier, je ne sais pas de qui il s'agit...
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Barbie avant l'heure : une taille de guêpe, un jeu de hanches aguichant, et des seins-obus...
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On continue par un détour au sous-sol du musée, dans la section "enfants"... On s'en fout ; ça nous intéresse quand même !
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Marine se prend au jeu... :-)
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Nous découvrons une étrange collection, dont le nom nous intrigue sur le plan depuis ce matin ("paperweight"). Elle se compose de plusieurs centaines de ces boules en verre incorporant des pâtes de verre multicolores travaillées comme à Murano. Toutes font partie de la Arthur Rubloff Collection. On apprend que ces petits ramasses-poussière remontent en fait à la toute première exposition coloniale, celle de Londres en 1851. On apprend également que ce sont nous, les Français, qui les ont inventées, et que la plupart ont pendant longtemps été produites par la Cristallerie de Saint-Louis. Enfin, on apprend que Truman Capote les collectionnait (oui, il était gay :-p ), car il avait l'impression que dans chacune d'elles se trouvait renfermé un rêve.
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Et comme on n'a pas assez marché, on change de salle pour visiter...
- une maison japonaise en papier
- une villa chinoise
- des maisons du Nouveau-Mexique, du Connecticut, du Maryland...
- des appartements haussmanniens parisiens
- une cathédrale anglaise
... et j'en passe !
Oui, car on découvre en fait une collection très étrange, comme on n'en a jamais vue de semblable avant : une collection de pièces miniatures. Celles-ci sont de véritables oeuvres d'art, ayant mobilisé une trentaine d'ouvriers entre 1929 et 1940, soit pendant la Grande Dépression, sous la direction de Mrs James Ward Thorne. Bien qu'elles soient vraiment vraiment minuscules, deux choses sont frappantes. D'une part, tous les matériaux sont réels ; une bougie sur un meuble haute d'1 cm et large de 2 mm est en cire, les cheminées sont en marbre, les lambris et les parquets en bois, les lustres en cristal, etc. D'autre part, toutes les portes/fenêtres/escaliers ne donnent pas sur du vide mais sur des pièces/jardins/rues miniaturisées elles aussi. Aucun détail n'est laissé au hasard donc... Jugez plutôt !
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En vrai, le tapis doit mesurer 8 cm de diamètre maximum, pour vous donner l'échelle...
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Je suis rentrée à Paris pour 3 minutes...
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Bref, c'est comme des maisons de poupée mais en beaucoup plus luxueux et en beaucoup plus raffiné...
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Voili voilou, après ça, nous en avons ENFIN terminé avec le musée pour la journée. Nous avions fait l'ouverture, nous faisons la fermeture... après plus de 6h passées dedans !
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Avant de foncer à la gare, nous nous décidons à visiter un dernier truc : le Rookery Building. Construit en 1885, ce gratte-ciel était révolutionnaire à l'époque pour plusieurs raisons : très décoré et travaillé pour un bâtiment à simple but commercial, structure en acier, à l'épreuve du feu, doté d'un éclairage électrique et d'ascenseurs... Du haut de ses 11 étages, le Rookery dominait alors la ville. A l'extérieur, les motifs des corniches et des arches ont connu toutes les appellations : romanesque, islamique, byzantine, vénitienne, mauresque, indienne, arabique... A l'intérieur, un peu comme les Grand et Petit Palais à peu près à la même époque en France, la priorité était donnée à la lumière et au fer forgé...
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Pourtant, en 1905, ceux-ci étaient déjà passés de mode. Frank Lloyd Wright a donc été appelé à la rescousse pour donner une seconde jeunesse au bâtiment. Il l'a ainsi débarrassé de ses éléments un peu "too much" (les dorures, les fioritures, les dégoulinades...), a mis à l'honneur la géométrie, et a encastré les anciens piliers métalliques dans des "caisses" de marbre blanc. Il a rendu plus apparentes les cages d'escalier (superbes soit dit en passant... Là encore, revoyez Les incorruptibles si vous voulez vous en faire une petite idée). Il a également "rhabillé" les portes et les montants des ascenseurs, avec des oiseaux Art Déco.
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Je vous passe les détails sur les remaniements postérieurs à Frankie... Il est déjà 18h à la fin de cette visite... L'heure de re-parcourir le pays dans l'autre sens...
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Dernière image de cette ville enchanteresse qu'est Chicago : la Bourse à la nuit tombée... C'était trooooooop bien... à tel point qu'on se verrait très facilement vivre ici un jour, sincèrement !...

3 commentaires:

  1. Tu sais c'est vraiment marrant, quand j'ai vu le tableau du norvégien Sohlberg, avant même de savoir qui il était, je me suis tout de suite dit que ça ressemblait beaucoup à la Suède ...
    Comme quoi c'est réussi !

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  2. Oui, j'ai pensé à toi en le voyant... Je trouve que ça reflète bien la Scandinavie telle que je me l'imagine...

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  3. Quelle chance de parcourir des musées si "bien fournis"! Profite pour 2, hein.

    Bises
    Lucile

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