Deuxième jour
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Nous n'avons pas de temps à perdre ; nous devons être à l'ONU en fin de matinée pour une visite guidée. Par conséquent, nous prenons un métro, direction Grand Central, la gare historique de NYC, d'où nous marcherons pour aller à l'ONU. Et là : double régal ! Marine m'offre un gros macaron au chocolat, acheté dans une boulangerie française des couloirs souterrains du métro. Je m'en lèche les babines pendant 10 minutes tout en regardant le plafond bleu constellé - au sens propre - de la salle des pas perdus. Là encore, tant d'images de cinéma en tête. Parmi elles : Cary Grant dans La mort aux trousses. Et ce qui est ironique, c'est que ce matin-là, nous faisons le parcours exactement inverse de son personnage, le faux Mr Kaplan, puisqu'il se rue à la gare en sortant de l'ONU, où il a tenté en vain de se réfugier. Je ferme la parenthèse. J'en reviens à mes moutons...
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Maire Castor, raconte-nous une histoire !
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Grand Central, c'est donc la gare "historique" de NYC. Inaugurée en 1913, au terme de 10 ans de travaux, elle servait à l'origine de point de départ et d'arrivée des plus grandes lignes transcontinentales : NYC/Los Angeles/San Francisco et NYC/Chicago. Le plafond que vous avez sous les yeux est haut de 40 mètres et comporte plus de 2500 étoiles, ordonnées à la manière du ciel nocturne en hiver. Cette salle est à la fois très originale, par la couleur de ce plafond, et très classique, par l'omniprésence du marbre et du style "Beaux-Arts". Quoi qu'il en soit, elle est somptueuse ! Les grandes fenêtres de chaque côté l'éclairent à la façon d'une cathédrale et les vieux guichets et bureaux d'information ont un charme rétro. Ce qui est étonnant dans cet espace, c'est que malgré le nombre phénoménal de passagers circulant dans tous les sens, c'est étrangement calme et paisible. Bref, coup de coeur pour la gare !
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Une bichette perdue dans le tumulte des voyageurs... La starlette habituelle !
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Sorties de la gare, nous nous dirigeons maintenant vers 1st Avenue, comme convenu. Avenue la plus à l'est de Manhattan, longeant l'East River, c'est là que se trouve les Nations-Unis. Mais auparavant, nous passons devant quelques beaux buildings, dont le Chrysler, reconnaissable à ses écailles de poisson argentées...
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'... et d'autres, inconnus au bataillon mais aussi originaux !
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Enfin, nous arrivons devant mon institution internationale favorite. Et oui, je vous préviens, là, l'idéaliste / utopiste / rêveuse qui sommeille en moi reprend le dessus... Et non, Papa, ça ne passera pas avec l'âge ! Malgré ses dérives, sa machinerie peut-être trop lourde, ses scandales financiers occasionnels, moi, l'ONU, j'y crois ! Na !!! Me voilà donc devant le "temple" de la paix et de la raison internationales (quand les Etats-Unis ne le piétinent pas...). Première petite déception : le bâtiment principal est en travaux... Ça n'est donc pas aussi joli que d'habitude... Pour savoir de quoi je parle, visionnez L'Interprète, de Sydney Pollack et avec Sean Penn et Nicole Kidman, ou bien revoyez La mort aux trousses.
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'Non violence : une sculpture réalisée par un Suédois (si si Camille, toujours les bisounours !) et offerte par le Luxembourg (eux ils produisent rien, ils achètent et ils revendent !) aux Nations Unies en 1988.
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Après moult contrôles de sécurité, nous pénétrons enfin dans le Saint des Saints. Dès le hall d'accueil, comme à l'ONU à Genève, les cadeaux des pays-membres sont partout : tapisserie biélorusse, mosaïques marocaines, marbre italien, pendule de Foucault, vitrail de Chagall... Comme nous avons encore un peu de temps, nous nous attardons sur deux expos de photos présentées : l'une sur l'Arctique et l'Antarctique (photos à couper le souffle !) et l'autre sur les Objectifs du Millénaire, que je ne détaillerai pas, pour en avoir assez entendu parler en prépa, à Pipo et à Genève. Nous nous plongeons toutes les deux dans la (re)lecture de la Charte.
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'Enfin, la visite commence. Nous avons pour guide une jeune femme probablement d'Asie Centrale, à voir sa peau, ses yeux et sa robe traditionnelle. Elle nous refait un petit récapitulatif historique des Nations Unies, nous ré-explique deux/trois choses par rapport à leur fonctionnement et aux pays-membres, et nous donne quelques infos sur des cadeaux faits à l'organisation. Parmi ces derniers, cette série de portraits tapissés en Iran des Secrétaires généraux successifs, du Norvégien Trygve Lie au Coréen Ban Ki-moon. Elle nous montre une tapisserie, offerte par la Belgique, et faite d'un seul fil qui suffirait à faire 4 fois le tour de la Terre si on la démontait.
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'Ce qui est intéressant, c'est que notre guide n'est pas naïve, et n'hésite pas à aborder les travers de l'organisation ainsi que les critiques qui lui sont régulièrement adressées. Ainsi, si les processus décisionnels sont si lents, c'est par exemple parce qu'accorder 192 Etats sur un même sujet, ce n'est pas de la tarte, et ça ne se fait pas en 1 jour ! A ce propos, elle nous montre la salle de l'Assemblée Générale (celle qu'on voit tout le temps à la télé) et où se tient ce matin-là une session d'urgence pour discuter du comportement à adopter en Libye. Malheureusement, je n'en ai pas de photo, car elle était plongée dans la pénombre au moment où l'on y est entré. Elle nous montre également la salle dite "des ambassadeurs". Il s'agit d'un endroit beaucoup plus chaleureux, meublé de fauteuils et tables basses, où une grande partie des tractations informelles s'effectuent aussi, autour d'un café par exemple.
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Au détour d'une télé diffusant un spot choquant mais efficace du Programme Alimentaire Mondial avec Sean Penn (=> à voir ici http://www.wfp.org/videos/human-rescue-plan), elle aborde également les fameux Objectifs du Millénaire qui, s'ils sont évidemment trop ambitieux pour d'ici à 2015, ont quand même permis un nombre notable d'avancées, en matière de malnutrition, de mortalité infantile et de santé maternelle, de lutte contre le SIDA et le paludisme, d'éducation primaire et d'autonomisation des femmes, entre autres. A ce propos, elle nous parle aussi de la dernière campagne en date du WFP : "Fill the cup", à laquelle vous aussi vous pouvez contribuer, sans même sortir votre carte bleue (enfin, si vous le faites, c'est très chouette aussi, hein...). C'est très simple, vous allez ici : http://gifts.wfp.org/quiz/haiti et vous essayez de répondre juste au p'tit quizz (vous pouvez ouvrir une fenêtre Internet en parallèle pour chercher les réponses). Si vous répondez juste à une question, un donneur anonyme versera 25 cents en votre nom, soit l'équivalent d'une tasse de riz, de porridge ou de haricots, pour un enfant en Haiti. [Plus d'un an après le séisme, encore 1 enfant sur 4 souffre de malnutrition chronique !!!]Ceci n'est pas une conn**** ; ça émane DIRECTEMENT du Programme Alimentaire Mondial. Alors faites-le quand vous y pensez ; tâchez d'y consacrer 5 minutes tous les jours... 5 minutes sur 24 heures, c'est pas grand chose pour vous, mais c'est vital pour quelqu'un d'autre ! Voilà, c'était la minute "Hélène-est-sniff-sniff-dans-les-chaumières-mais-c'est-comme-ça-alors-faisons-lui-plaisir" !
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Bon, je reviens à des préoccupations plus durement "politiques" de l'ONU, en évoquant la salle du Conseil de Sécurité, que nous avons également visitée. A l'image du reste de l'ONU, et tout à son honneur, elle est très sobre, très fonctionnelle, très inconfortable même, bref, très bien ! Elle pousse au travail et à l'efficacité, tant elle ne donne pas envie de s'endormir dans les fauteuils ! Quelque part, c'est chouette de constater que malgré le fait que certain hauts-placés de l'ONU s'en mettent malheureusement plein les poches, c'est vrai, au moins, l'argent des Etats ne part pas dans l'apparat...
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'Ainsi s'achève donc notre visite de l'ONU, instructive et sensibilisante à la fois...
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Maintenant, direction Brooklyn, que je n'avais encore jamais vraiment vu. A savoir d'abord : si Brooklyn n'était pas l'un des cinq boroughs de NYC, ce serait la 4ème plus grande ville des Etats-Unis, à la place de Houston. Pas étonnant donc que d'un coin à l'autre de Brooklyn, comme à Manhattan, l'atmosphère, le décor et le statut social changent du tout au tout. En sortant du métro, c'est un peu "la zone" : grisouillarde, miséreuse... Puis, en nous enfonçant dans les rues, nous nous rapprochons de quartiers noirs très commerciaux, beaucoup plus sympathiques...
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De l'opéra de Brooklyn...
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... aux bouis-bouis de De Kalb Avenue (que Marine surnomme d'ailleurs "del Kebab" sans faire exprès).
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Et puis plus l'on se rapproche de l'eau (l'East River) sur Fulton Street, plus on a à nouveau affaire à des bâtiments semblables à ceux de Manhattan : des mini-grattes-ciel, des mini-Capitoles (dont la Cour Suprême de l'Etat de New York !), des mini-temples grecs...
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Quand on dépasse cette espèce de centre névralgique du quartier, on arrive enfin dans des rues très paisibles, beaucoup plus cossues, conformes à ce qu'on voit dans les films... Des allées ombragées, bordées de jolies maisons en briques ou en pierre, dont les portes d'entrée se dressent toutes en haut de petits escaliers... Ce quartier s'appelle Brooklyn Heights.
'Les atouts majeurs de ce quartier ? La proximité de Manhattan, la vue sur l'île, et le calme d'une petite ville de province ! Marine qui s'est déjà promenée ici par le passé m'explique que toutes ces jolies maisons ayant une vue sur Manhattan sont vendues 3 générations à l'avance, et qu'il est tout bonnement impossible d'espérer pouvoir en acheter une, même avec un très gros compte en banque, à moins d'en hériter de quelqu'un de sa famille...
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Nous remontons alors toute la corniche en direction du Brooklyn Bridge, pour pouvoir ensuite rejoindre Manhattan. On ne se lasse pas de la vue et on construit des châteaux en Espagne à la vue de ces maisonnettes de grand charme...
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'En arrivant à hauteur du pont, l'architecture change un peu, et laisse place à d'anciens entrepôts reconvertis en ateliers d'artistes, en galeries, en lofts habitables... Connaissant toutes deux la série new-yorkaise Gossip Girl, nous nous mettons vaguement à chercher du regard lequel de ces petits immeubles, construits au pied du pont, pourraient abriter le loft de Dan Humphrey et sa famille. C'est pitoyable mais assez rigolo, et au moins, ça nous oblige à observer les détails qui nous entourent... :-p
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Tout près de là se trouve aussi le Manhattan Bridge, que je trouve aussi si ce n'est plus beau que le Brooklyn Bridge, par sa couleur bleu-gris et ses filins...
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'Fatiguées d'avoir tant marché, vers 19h, nous décidons de traverser le pont à pied une deuxième fois, afin de reprendre le métro pour l'auberge de l'autre côté...
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'Nous rentrons nous cuisiner des pâtes au pesto à l'auberge, tiny pretty sexy budget oblige. Et vers 21h30, nous ressortons pour nous balader dans SoHo et NoLiTa de nuit. Bien que ces quartiers ne s'avèrent pas être très animés ni très éclairés la nuit, nous passons un bon moment à regarder les jolis vitrines illuminées de créateurs de petites robes, petites vestes, etc. Bref, on fait les pépettes sans dépenser un radis ! :-)
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Notre retour à l'auberge en métro fut épique en revanche, puisque nous aurons passé au total plus de temps à errer de quai en couloir, de rame en station, qu'à actually visiter SoHo et NoLiTa. Nous perdons ainsi 2h à attendre une ligne qui n'arrivera finalement jamais. Nous montons dans un Express alors que nous avons besoin d'un Local, si bien que nous passons notre station sans nous y arrêter. A Harlem, nous devons donc faire demi-tour et redescendre une grande partie de Manhattan, en Local cette fois. Puis, après un ultime tour gratuit à la station Columbus, nous parvenons à monter dans le bon train et à sortir à la 103ème rue. Ouf ! On y est ! Dodo !
Et ça ne m'étonne tellement pas ... sont trop mimis mes bisounours !
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