dimanche 28 novembre 2010

Beautiful Ohio - Les photos !

De retour dans le froid de DC, je suis enfin en mesure de vous donner un vrai aperçu de ce que j'ai vu cette semaine...
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Devant les cascades de Chagrin Falls...
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De dr. à g. : Debbi (moitié américaine, moitié nicaraguayenne, c'était une intruse dans la "réunion des Anciens", comme moi), Lauren (l'humanitaire), Trevor, Halle et moi.
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Féérie de Noël
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Dans Chagrin Falls même...
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Les cascades de jour...
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Confiserie de poupée
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En territoire Amish...
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LA grosse épicerie où les Amish font leurs courses et où j'achète du fromage. Et la maman de Trevor accessoirement ! :-)
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Buggy vs. Nissan
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"Horse-park" devant l'épicerie
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Dans le quartier des Tisler...
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Pokey-les-yeux-bleus et Trevor
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Thanksgiving Day ou "Andy Tisler ne sait pas cadrer et fait disparaître la moitié des invités"...
De g. à dr. dans les gens visibles : Tiffany, Nancy, Trevor, moi, Trace, Mamie Tisler...
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Trace, Kait et Pokey devant la maison des Tisler
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De g. à dr. : Trevor, Andy, Kait et Trace
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Pays de forêts et d'étangs
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Quand Pokey passe...
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... les oies sauvages trépassent !
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A Cleveland enfin...
Vestige d'une splendeur passée
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La riquiqui-mini skyline
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Le Rock'n Roll Hall of Fame construit par Pei
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Case Western Reserve University :
Un bâtiment qui rappelle étrangement l'architecture du Guggenheim...
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Sur les quais du lac Erié
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THE END ! :-)

samedi 27 novembre 2010

Beautiful Ohio - American Art and Jewish Deli

Samedi
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Dernier jour en Ohio, puisque demain, je repars déjà... Pour cause de problème d'assurance avec la voiture, je n'aurai pas eu la chance de voir les chutes du Niagara, mais qu'importe ! J'ai encore vu/fait 3 derniers trucs chouettes ici !
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1) Walking in Chagrin Falls by day
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Je ne m'étendrai pas, tout est dit dans le titre... Ah oui, il y a une chose qu'il faut rajouter au décor idyllique de Chagrin Falls ce matin : le manteau blanc, puisqu'il a neigé toute la nuit sans discontinuer, pour mon plus grand bonheur et mes plus chouettes claquements de dents.
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2) Cleveland Art Museum
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Je n'aurais pas cru, étant donné la réputation un peu beauf' de l'Ohio et étant donné l'importance très relative de la ville, mais Cleveland est dotée d'un MAGNIFIQUE musée des beaux-arts. Comme à Washington, une aile ancienne (un peu plus d'un siècle) et une aile moderne, en plein travaux car en train d'être reliées par un immense atrium tout en verre. A l'intérieur, des collections très riches, de tous les siècles, de tous les continents, de tous les arts. Des armures espagnoles des Habsbourg à la peinture baroque néerlandaise, en passant par les antiquités égyptiennes et mésopotamiennes et les paniers tressés des Indiens d'Amérique, chacun peut y trouver son compte...
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Pour ma part, j'ai fait les classiques XVIII°, XIX° et XX° siècles. L'occasion de me rendre compte pour la 4ème fois que les Etats-Unis nous ont "volé" un paquet de peintures françaises dont nous n'avons même pas idée. L'occasion de rigoler devant des "vidéos" d'art contemporien (pire que "la déconstruction de la matière" Papa, Maman...). L'occasion de faire des "Oh !", "Ah !" à plusieurs reprises... notamment devant l'art américain, assez méconnu en dehors des sentiers battus Warhol / Rockwell / Hockney / Hopper et Liechstenstein.
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Aujourd'hui, j'ai décidé de ne vous sélectionner que trois oeuvres, trois oeuvres exclusivement ricaines.
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Red canna, Georgia O'Keefe, 1923. (C'est pas celui-là qui était exposé à Cleveland, mais un autre très ressemblant que je n'ai pas réussi à trouver sur Google Images.)
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Pour ceux et celles pour qui ce nom n'évoque rien, vous connaissez certainement ses oeuvres sans le savoir en réalité. Vous avez déjà dû en voir dans des salles d'attente à droite à gauche.
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Georgia O'Keefe, c'est cette artiste américaine très connue dans les années 1920, qui a peint essentiellement des fleurs, des os d'animaux, des coquillages, des rochers et des paysages, en se concentrant sur un détail de l'objet en particulier, en le lissant et en en sublimant ses couleurs, de sorte que du réalisme il sorte de l'abstrait. Si beaucoup de gens reconnaissent son talent aujourd'hui, ça n'a pas toujours été le cas. Jusque dans les années 1960, elle s'est attirée les foudres des critiques, sous prétexte que ses peintures n'étaient rien de plus que des images subliminales d'organes génitaux, tantôt féminins, tantôt masculins. Enfin, pour la p'tite histoire, elle était l'épouse d'Alfred Stieglitz, l'un des photographes pour lesquels j'avais eu un gros coup de coeur quand j'avais vu l'expo sur les pictorialistes...
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Matrix Series : Catenary Ellipsoid, Brent Kee Young, 2010.
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C'est tout nouveau, c'est tout chaud... Ca vient d'être primé par le concours d'art annuel organisé par des mécènes de Cleveland...
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Brent Kee Young est un prof d'arts plastiques de Cleveland et un artiste du verre. Sa spécialité : réaliser des sculptures comme celle-ci. Des structures très compliquées, parfaitement géométriques, et pourtant faites d'entrelacs de tubes de verre archi-fins. Aucun recours à un matériau autre que le verre. Ainsi, ces deux vases imbriqués et que l'on croirait juste posés/appuyés sur deux blocs verticaux sont en réalité tous reliés entre eux par les mêmes petits tubes de verre... Plus explicitement: en regardant cette oeuvre de loin, on a l'impression d'avoir 4 pièces distinctes. Il n'en est rien ! Il s'agit d'une seule et même pièce de verre, de circonvolutions toutes uniques et pourtant parfaitement équilibrées et sans aucune discontinuité. Bien que ça ne m'évoque rien, j'ai beaucoup aimé, d'autant que l'oeuvre n'était pas présentée sur un fond noir comme ici, mais sur un socle devant une baie vitrée, en pleine lumière, et que tous ces petits tubes donnaient l'impression de scintiller.
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Portrait de Nathaniel Olds, Jeptha Homer Wade, 1837.
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Quand j'ai vu ce tableau-là, au début, j'ai cru que c'était une farce, un tableau surréaliste à la Magritte, du milieu du XX° ou quelque chose comme ça. Il n'en est rien...
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Qu'est-ce que ça représente ? Si ce Monsieur Olds porte de telles lunettes de fashion, c'est parce qu'il a eu les moyens de s'offrir une belle lampe Argand un jour. Fonctionnant à l'huile de baleine (c'est pas une blague !), cette lampe constituait un gain de luminosité énorme dans les années 1830. A vrai dire, elle éclairait si bien, comparativement aux chandelles et lampes à huile traditionnelles, que les gens qui en possédaient craignaient de se brûler les yeux... D'où un nouveau marché développé par les opticiens : celui des ancêtres des Ray Ban.
Qui qui c'est qui l'a peint ? Un industriel américain, philanthrope, peintre amateur (plutôt doué le sagouin !) et surtout, le fondateur de la prestigieuse compagnie Western Union Telegraph, bien utile dans Lucky Luke et aujourd'hui devenue la compagnie de transferts d'argent que l'on sait. Et puis tant qu'on y est : c'est son fiston qui a lancé la création du Cleveland Art Museum ainsi que celle de la plupart des autres musées majeurs de Cleveland, avec la fortune amassée par le papounet !
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J'espère que je ne vous ai pas trop ennuyés...
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3) Jewish Deli
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Et parce que la dinde de Thanksgiving est enfin digérée - 48h plus tard, il était temps ! - et que nos estomacs commencent à ressentir à nouveau la faim , Trevor, ses parents et moi nous arrêtons déjeuner dans un excellent deli juif non loin de Chagrin Falls.
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Un grand moment de bonheur : celui de manger des potato pancakes similaires à ceux dégustés sur les hauteurs de Budapest un jour de fête nationale ! Un petit goût de rösti de Chantal qui fait chaud au coeur... Le tout agrémenté de compote de pommes chaude...
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Une grande frustration : celle de ne pas t'avoir suivie plus tôt dans les delis du Marais, Nina... Il faudra que je me rattrape à mon retour à Paris ! :-)
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Voilà les zamis. Suite et fin de mon séjour en Ohio sur ces papilles émoustillées... C'était trooooooooop bien !

Beautiful Ohio - The Cowboy's sound

Vendredi
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Pas grand-chose vendredi pour tout vous dire... Enfin si ! Mais rien qui puisse vous intéresser... Boulot toute la journée, estomac très lourd, pas vraiment faim... On se remet lentement de la veille donc ! Seule la soirée était très chouette...
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En effet, Trevor avait rendez-vous avec sa promo de lycée, graduated en 2007, et par conséquent je l'ai suivi...
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Promenade avec 5 ou 6 amis à lui dans Chagrin Falls, où le grand sapin de Noël de la place principale était illuminé pour la première fois. Photos de rigueur devant les chutes d'eau - impressionnantes par leur largeur et leur courant - qui caractérisent Chagrin Falls (le nom de la rivière étant Chagrin).
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Ensuite, direction Cowboy, LE seul bar de ce coin de campagne, pour retrouver le reste de leur classe. Et là, il y aurait une étude sociologique à faire... L'Amérique profonde, rurale, vivant dans l'Ohio depuis toujours, votant Républicain, favorable au 2ème amendement... L'Amérique des jeans, des maillots des équipes de football américain et de base-ball, l'Amérique des protéinés des biceps et des mous du bulbe... Eh bien ça valait le coup !
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J'ai bu une bière canadienne, en écoutant des quinquagénaires jouer de la mauvaise country, en regardant de temps à autre les 2 matchs de football et le match de basket-ball retransmis sur non pas une mais SEPT (!!!) télés aux murs, en cherchant à me dépatouiller des mains parfois un peu trop collantes des boeufs séduits par mon French accent, so cute... J'ai joué deux parties de billard, que j'ai gagnées avec mon coéquipier... (Peut-être ces victoires tenaient-elles au fait que je n'avais pas affaire aux mêmes partenaires intenables et vaseux qu'à Siofok, en Hongrie ! Machenka me comprendra...) Je me suis trémoussée en jeans et col roulé, à côté de couples de 50 ans en polaires et santiags.
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Et j'ai écouté en me marrant Trevor et ses amis me répéter à quel point les habitants de West Virginia étaient des bûcherons dégénérés, tous consanguins... (- Do you think that when two West Virginians get a divorce, they're still brother and sister ? - I don't know, but I'm pretty sure they're still cousins ! Ma blague préférée !) J'ai bavé d'admiration devant une de ses amis, Lauren, qui a mon âge, qui majors en anthropologie/sociologie dans une petite université privée très réputée d'Ohio, et qui a déjà réalisé 2 missions humanitaires en Afrique du Sud et au Bostwana (notamment une en rapport avec la sauvegarde des éléphants ; Juliette, si tu me lis...) ainsi qu'une en Haïti, juste après le tremblement de terre, et qui, évidemment passe tous les ans dans la classe supérieure en finissant dans les 5% premiers de la promo... Bluffante !
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Bref, j'ai passé une TRES bonne soirée !!! :-)

jeudi 25 novembre 2010

Beautiful Ohio - Thanksgiving smells like Christmas

Jeudi
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9h du matin : tout le monde est sur le pied de guerre ! Aujourd'hui, c'est Thanksgiving. Les frère, soeur, beau-frère, belle-soeur et grand-mère de Trevor doivent arriver pour fêter ça... Le frigo déborde d'ingrédients. Le lave-vaisselle a été vidé de sa dernière petite cuillère. Il pleut à torrents dehors, mais qu'importe ! Il fait bon être se trouver dans l'effervescence à l'intérieur !
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11h30 : nous sommes 9 dans la cuisine à l'américaine des Tisler. Personne n'a petit-déjeuné ce matin. Chacun se voit attribuer un plat à préparer... y compris moi. La dinde de 7,5 kg (Béhémoth ferait une belle dinde de Thanksgiving) est déjà dans le four depuis 8h30. Les plaques chauffent aussi sans interruption. C'est parti !
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13h30 : Nancy Tisler allume les bougies sur la table de la salle à manger. Le chemin de table est prêt depuis la veille : mini-citrouilles, mini-dindes, fleurs, décorations en paille, feuilles d'érable. L'argenterie et la belle porcelaine sont de sortie. Andy Tisler a mis les classiques Christmas Carols en fond sonore.
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Après 2 minutes de grâces (c'est quand même THE point de la journée), le coup d'envoi du festin est donné ! Les assiettes se remplissent abondamment :
- plat à base de haricots verts, champignons, crème fraîche, petits oignons fait par Tiffany (la soeur de Trevor)
- jello préparée par Nancy (sa maman pour rappel) : hybride d'un rose artificiel de jelly de framboises, de confiture de cranberry et de crème fraîche.
- turkey bien sûr !
- farce veggie préparée par Eric (son beau-frère) : mie de pain, cranberries, herbes diverses, lait...
- mashed potatoes à la sauce aux cranberries préparées par Trevor
- consommé de yams (un genre de patates douces) réalisé par votre dévouée ; le tout saupoudré de sucre roux et noix de pécan
- petits croissants qui n'ont pas le goût de croissants (sacrilège ! cocoricoooo !).
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Après environ 1h30 passées à table, tout le monde s'active pour remplir le lave-vaisselle, y compris les messieurs (certains membres du côté Maire devraient s'en inspirer :-). Maintenant : on entre dans la période "comatage/digestion". Ne vous inquiétez pas, des desserts attendent bien quelque part dans la cuisine ; c'est juste que là, nos estomacs sont full et qu'il faut attendre que ça passe. C'est un peu comme le trou normand, sauf qu'il n'y a pas de Calva !
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L'histoire de s'occuper et de faciliter la digestion, Andy (le papa de Trevor), Trace (son frère), Kait (sa belle-soeur), Trevor et moi partons promener Pokey un moment. J'en profite pour prendre quelques photos et m'extasier devant l'envol de plusieurs hordes de centaines d'oies sauvages au bord de l'étang. [Pour ceux/celles qui se souviennent de "L'envolée sauvage", ce film qu'on regardait quand on était petit...] Le chant du cardinal des pendules d'Ensuès et de Vellerot est désormais assimilable à une réalité : celle d'un magnifique oiseau rouge.
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Retour à la maison et prolongation de la pause "J'attends que ça passe" grâce à la énième rediffusion de Sarah, plain & tall. C'est un classique de la littérature américaine sur l'esprit de pioneer propre aux Ricains (Maud, on en avait lu des bouts en 3ème avec Monsieur Galan si tu t'en souviens... Caleb, la neige hivernale du Maine et tout le tralala...). Bref, il a été adapté en film il y a très longtemps, avec Glenn Close jeune dans le rôle-titre et Christopher Walken comme partenaire. Je m'endors à la moitié pour me réveiller au dernier quart. Tout le monde est réuni autour de la télé, ensommeillé... Trace dors à plat ventre sur le tapis, on dirait un cadavre...
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18h : l'heure du dessert. Cette fois, on n'a QUE deux plats, préparés par Kait et Trace :
- la traditionnelle pumpkin pie que quasiment TOUS les Américains mangent ce jour-là, qu'ils se trouvent dans le Midwest, en Californie, au Texas ou dans le Rhode Island...
- une autre tarte, mélange de chocolat et de potiron...
Je vous laisse deviner laquelle j'ai préférée ! ;-)
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Bilan culinaire de la journée : bon, les Américains sont capables de bonnes choses quand ils s'y mettent. La farce, la préparation à base de haricots, la tarte choco/potiron... C'était divin ! Mais globalement, ils aiment quand même des plats peu "raffinés", même en ces jours de fête où l'on "cuisine" soi-même : les plats over-sucrés, over-crémeux, too much de tout quoi ! Je n'ai pu manger qu'une cuillère de jello et qu'une bouchée de mon propre consommé de yams, parce que c'est vraiment TROP sucré, comme si on s'était trompé dans les proportions de sucre... sauf que non !
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Bilan des conversations ; Trace et Andy, bien plus conservateurs que Trevor et sa soeur, m'ont choquée à plusieurs égards...
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- Par la confusion permanente qu'ils font entre socialisme et communisme. Oui, la France de Ségolène Royal, de Bertrand Delanoe, de DSK, ça vaut l'URSS stalinienne et la Roumanie de Ceaucescu ! Bien sûr, j'allais t'en parler...
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- Par leur incapacité à justifier la liberté d'acheter et de détenir des armes à feu aux US autrement que par "l'argument historique". You French, you don't understand... It's a fundamental right that the second amendment of our Constitution guaranteed us... America was built thanks to the guns... Guns are an essential part of our culture. Ma petite cervelle a un peu de mal avec ça. Je leur rétorque que c'est pas parce que nous on a fait la Révolution avec la guillotine qu'on a le droit d'en avoir une chez soi et de s'en servir librement aujourd'hui mais bon... Tout ce que je parviens à faire est m'attirer la colère du père de Trevor. Donc je change de sujet... Tant pis ! [NB : le lendemain, au p'tit déj', j'ai vu une enveloppe émanant de la "Kentucky Rifle Association" adressée à Andy Tisler... Crap !]
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- Par leur conviction que oui, le body scan dans les aéroports est un peu gênant compte-tenu du 4ème amendement, et que par conséquent, il serait plus intelligent d'adopter le système de fouille corporelle basé sur celui instauré par les Israéliens dans les checkpoints des territoires occupés... Bah voyons ! C'est vrai qu'institutionaliser le racial profiling, ça respire l'intelligence et le bien-fondé !
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- Par leur incapacité à rigoler quand j'ai évoqué le reality show dans lequel s'est lancée Sarah Palin il y a deux semaines... Bon, ça, c'est de ma faute. Etant donné la prédominance démocrate de la côte est, quand je vadrouille dans le Midwest, j'ai tendance à oublier qu'il y a quand même un paquet de couillons qui ont voté pour elle en 2008... My mistake !
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Le temps passe, en grande partie autour des programmes familiaux diffusés à la télé les jours de fête de fin d'année. Malheureusement, ils ne connaissent pas les Sissi avec Romy Schneider... Sniff !
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Et à 21h, Jackie, Jacob et T.J. (des amis du lycée de Trevor) viennent nous chercher, Trevor et moi, pour aller dans un complexe de outlets avoisinant. Explication : le lendemain de Thanksgiving (et de plus en plus dès la veille au soir), a lieu dans tous les US ce qu'on appelle le Black Friday. Il s'agit d'énormes soldes très brèves dans tous les magasins. Sachant que les outlets correspondent à des magasins d'usine, et que par conséquent, tout est déjà moins cher là-bas qu'ailleurs, sachant qu'on est dans l'Ohio, état cheap contrairement au District of Columbia, vous imaginez les bons prix du Black Friday. Résultat des courses : 2 jeans Levi's pour $50 au total (soit 38€) ! Moi qui n'aime pas essayer des pantalons, je suis parée pour les 5 ans à venir là !
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Et un constat de différence culturelle France/US encore une fois ; je suis un peu perturbée par ce concept de Black Friday... Non pas que les soldes suivant les fêtes me dérangent (loin de là !), mais le fait qu'en ce jour de fête nationale et familiale, où chacun traverse le pays pour retrouver ses parents, les Américains trouvent encore le moyen de prendre leur 4X4 pour aller faire la queue dans d'horribles zones commerciales et poireauter sous la pluie pendant des heures jusqu'à ce que leurs magasins préférés ouvrent, je trouve ça bizarre... un peu triste même ! A croire qu'il n'y a pas un jour par an où l'aspect consumériste des US ne prend pas le dessus !
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Enfin, j'ai quand même passé une très bonne journée et un excellent premier Thanksgiving Day de ma vie ! Malgré nos divergences d'opinion (chauvinisme franchouillard et impérialisme américain ne font pas bon ménage !), les membres de la famille de Trevor ont tous été très gentils avec moi. J'ai bien mangé, même si la nourriture française commence vraiment à m'obséder... Mais surtout, ce que j'ai préféré, c'est cette odeur de Noël, dans un petit mois à peine maintenant... Le froid, l'odeur de la neige qui arrive, les sapins, les bougies, les décos rouges et vertes, les grandes tablées... Chagrin Falls a placé la barre haut pour Noël à Miami !

mercredi 24 novembre 2010

Beautiful Ohio - Driving around the Amish country

Mercredi

Thème du jour : les Amish ! En effet, Trevor et sa maman m'emmènent faire un tour en voiture dans le coin de l'Ohio où se trouvent quelques communautés Amish, à environ 25 miles à l'est de Chagrin Falls. Explication de cette découverte à la fois intéressante et perturbante.

Première étape : arrêt dans The Century Village de Burton, un village des années 1820 restauré et désormais inhabité, consacré à l'histoire de la vie des Américains aux débuts de l'Etat fédéral. Constatation : à part dans les proportions (aujourd'hui beaucoupl plus importantes), l'architecture des maisons du Midwest n'a pas vraiment changé en deux siècles. Partout des siding houses, ces maisons extérieurement faites de planches de bois horizontales dans les tons pastel, crème, beige... Une petite place de village rectangulaire ou oblongue, où paissent quelques animaux, et entourée de l'église, l'école, le bureau du marshall, le maréchal-ferrand (le blacksmith), les deux trois commerces, et les maisons des fermiers. "La petite maison dans la prairie" en somme...

Deuxième étape : visite d'une petite fabrique familiale de maple syrup. Eh non, le sirop d'érable n'est pas l'apanage des Canadiens ; on en produit beaucoup dans le nord du Midwest des US. Dégustation bien sûr... délicieuse ! Découverte de "comment qu'ça s'fait"... Très intéressant !

Troisième étape : promenade en voiture dans la campagne. Observations en vrac :
- une différence avec la Franche-Comté quand même. Ici, les fermiers plantent leurs habitations au milieu de leurs terres. Pas de "petits villages d'agriculteurs" donc... Chacun vit à plusieurs centaines de mètres de son voisin. Quant aux villages, ils sont habités par les commerçants, les artisans, les professions libérales, mais pas les agriculteurs.

- la culture massive du maïs et des céréales. L'élevage de chevaux pour le plaisir et pour le travail des champs. L'élevage de vaches, de chèvres et de moutons pour les produits laitiers. L'élevage d'alpagas pour la laine (je ne pensais pas qu'il y en avait en Amérique du Nord, mais si !).

- et enfin, les Amish ! Il y a tellement à dire sur eux, je vais vous dire à peu près toutes les questions qui me taraudaient et auxquelles les Tisler ont répondu.

Qui sont les Amish ?

Des Calvinistes très rigoureux, voire carrément extrêmistes, originaires d'Allemagne et de Suisse, qui refusent le progrès et la modernité, vécus comme des "vanités" condamnées par les Ecritures. La lutte contre la "vanité" est par conséquent ce qui définit leur mode de vie. Ce sont des gens réputés très travailleurs, très courageux, attachés à leur terre et aux choses simples, ennemis de l'artifice et de la superficialité. Fervents pacifistes, ils sont exemptés de service militaire par une loi particulière. Par ailleurs, même s'ils parlent tous anglais, ils discutent entre eux grâce à leur propre dialecte, qui correspondrait à une sorte d'allemand médiéval.

A quoi les reconnaît-on ?

Ils s'habillent comme au XIX° siècle. Les femmes portent des robes longues jusqu'aux chevilles, de couleurs foncées : bleues, vertes, grises, brunes ou noires. Les couleurs "chaudes" sont proscrites car trop évocatrices de légèreté des moeurs. Elles ont des chaussettes blanches ou noires, des châles et des pélerines. Leurs cheveux sont attachés à l'ancienne, avec austérité et sans fioritures, et couverts de petits bonnets blancs amidonnés. A noter : les boutons étant vécus comme des objets décoratifs donc "vaniteux", ils sont inexistants sur leurs vêtements, et remplacés par des épingles à nourrice, moins visibles. Quant aux hommes, ils se laissent tous pousser la barbe à dater du jour où ils se marient. Ils portent des pantalons le plus souvent bleus marine ou noirs, à boutons (zéro fermeture éclair !), avec des blouses bleues ou blanches en haut, des genres de vareuses, et des manteaux en laine. Enfin, ils ont tous des chapeaux à l'ancienne, en paille ou en feutre noir.

Dans quoi vivent-ils ?

Dans des maisons qui ressemblent à toutes les autres extérieurement, à quelques détails près. Aucune lampe ni guirlande lumineuse visible, puisqu'ils s'éclairent à la bougie et à la lampe à incandescence. Aucun recours à l'électricité ; tout est mécanique. De la même façon, pas d'eau courante, mais une pompe dans la cuisine, et éventuellement une autre à l'étage, pour "se doucher" dans un baquet. Les rideaux sont l'un des détails significatifs, puisque les Amish les attachent avec une embrasse toute simple d'un côté uniquement. Les siding houses sont toutes blanches, puisque peindre sa maison dans une autre couleur risquerait d'être too fancy. Enfin, sont omniprésents sur les pelouses des Amish les fils à linge avec des vêtements d'un autre temps accrochés par dizaines, refus du sèche-linge oblige.

Comment se déplacent-ils ?

A cheval (ou à dos de poney pour les plus petits) quand ils sont seuls ; le plus souvent dans des buggies ou des coaches, c'est-à-dire des genres de calèches / carioles / charrettes autrement. Si par hasard ils ont besoin de s'éloigner de chez eux, ils se font conduire en groupes dans des vans loués ou par des taxis.

Concrètement, forment-ils une secte ?

Oui, dans la mesure où ils refusent le progrès et constituent une infime minorité de la population. A noter également : les Amish sont divisés en plusieurs communautés gérées chacune sur le modèle patriarcal des Anciens décidant de la politique à mener. Ils ne sont pas guidés par un prêtre ou un pasteur à proprement parler, davantage par un ou plusieurs aînés considérés comme sages. D'ailleurs, malgré leur origine religieuse, ils ne vont pas à l'église mais se réunissent chaque dimanche dans la grange ou la maison d'une famille Amish à tour de rôle. Certains des chefs sont plus intégristes que d'autres, si bien qu'ils n'obéissent pas tous au même degré de rejet de la modernité. Certains Amish acceptent de se faire soigner à l'hôpital s'ils sont malades, d'autres non. Dans tous les cas, ils ne possèdent jamais de couverture médicale, de sorte que si un Amish a besoin d'être hospitalisé, toute la communauté se soude pour lever des fonds et participer au paiement des frais d'hôpitaux.

Portent-ils des noms particuliers ?

En général (du moins en Ohio), ils répondent aux noms de Yoder, Kauffman ou Miller. Etant donnés leur petit nombre et leur refus catégorique de voir des yankees (le nom qu'ils donnent aux non-Amish) rejoindre la communauté, ils ne se reproduisent qu'entre cousins, comme dans les villages français d'antan. D'où des gros problèmes de consanguinité et de désordres génétiques dans les communautés Amish.

Leurs enfants vont-ils à l'école ?

Oui, le plus souvent dans leurs propres écoles Amish, où on leur enseigne la religion, les valeurs, et les matières d'autrefois. Cependant, concernant les Amish vivant dans des villages "normaux", les enfants vont parfois dans les écoles publiques ordinaires avoisinantes. A noter : étant donné que la prétention à savoir/apprendre beaucoup de choses est encore considérée comme une vanité, et donc comme une corruption de l'âme, les enfants Amish arrêtent l'école passé le 8th grade, c'est-à-dire à 13-14 ans (et la Cour Suprême a avalisé ce mode de fonctionnement dans une décision il y a quelques années). Limiter la durée d'éducation est vécu comme un moyen de rentabiliser les exploitations (en y faisant travailler les ados dès que possible) et de limiter la perversion des enfants par la société moderne.

A quoi travaillent-ils ?

Les hommes travaillent quasiment tous la terre et élèvent du bétail. La plupart des femmes les aident aux champs mais se concentrent essentiellement sur les tâches ménagères. La société "à l'ancienne" étant machiste, les femmes sont sous-considérées par rapport aux hommes et un travail autre que l'éducation des enfants ou l'entretien du foyer est quasiment prohibé. Cependant, parce qu'ils ont souvent beaucoup d'enfants et que leurs petites exploitations agricoles non mécanisées ne suffisent pas à les faire vivre, il arrive de plus en plus que des femmes Amish travaillent comme vendeuses dans des magasins du comté. J'ai déjeuner ce midi dans un restaurant tenu par des dames Amish. Et j'ai acheté du fromage made in the Amish country dans un magasin Amish (je me suis re-laissée tenter parce qu'il paraît qu'ils sont en fait très propres malgré leur refus de l'eau courante).

Comment vivent-ils leur "cohabitation" avec les gens "normaux"/"à la page" ?

Plutôt bien. Les habitants "normaux" de l'Ohio sont tellement habitués aux Amish qu'ils ne les regardent jamais comme des bêtes curieuses. De leur côté, les Amish sont complètement conscients du fait qu'ils forment une curieuse minorité, même s'ils renient leurs enfants si ceux-ci décident de ne pas épouser un(e) Amish ou de rejoindre la "modernité". De ce fait, dans les magasins, ils ne seront jamais très loquaces ou chaleureux avec des yankees, ils ne les inviteront jamais chez eux par exemple, mais ils leur parlent quand même poliment, facilement et avec le sourire. En outre, ils commencent semble-t-il à faire certaines concessions. Malgré leurs tenues désuètes, j'en ai vu plusieurs aujourd'hui porter aux pieds des baskets Nike ou Adidas. C'est assez surprenant ! Autre exemple : ils sont complètement dingues du MacDo, aussi incohérent que cela puisse paraître. Visiblement, la glace, le ketchup, les frites industrielles... les font parfois céder à la tentation de la société de consommation. J'ai aussi vu toute une famille dans les rayons de chez Walmart cet après-midi... Il y aurait des photos à faire, tant les contrastes sont frappants, ne serait-ce que par rapport aux autres clients du magasin.

Quelles sont leurs principales fêtes ?

Noël, bien sûr, ainsi que les autres fêtes protestantes. Thanksgiving, pas tant que ça, puisque remercier Dieu pour ce qu'ils reçoivent et possèdent est plus une habitude quotidienne qu'une grosse fête ponctuelle chaque année. Les mariages, qui donnent lieu à des bouchons de buggies sur des km dans le comté. Et enfin, l'installation d'un nouveau ménage dans une ferme, qui pousse toute la communauté masculine à se réunir le temps d'une journée pour construire une grange ensemble pendant que ces dames font la popote.

Enfin, laissez-moi vous dire en quelques phrases ce que j'ai pensé de ces gens-là :

Ils sont crazy quelque part. Choisir un mode de vie si rustique et si compliqué quand le progrès, la science, permettent de tellement se faciliter la vie... Ensuite, je trouve qu'ils font pas mal d'amalgames : entre l'enseignement et la corruption des esprits, entre le progrès scientifique et la perte de valeurs morales...

En même temps, en voyant cette rangée de 25 petits gamins, vêtus comme devaient l'être mes ancêtres il y a 7 ou 8 générations, longer la route en rentrant de l'école à pied, je ne peux m'empêcher de les admirer. Parce qu'ils ne cèdent pas à la tentation du confort qui les entoure en permanence. Parce qu'ils mettent REELLEMENT en pratique leurs convictions. Parce qu'ils travaillent plus durement que n'importe qui d'autre. Parce qu'ils font prévaloir les loisirs collectifs et les échanges sur l'individualisme : le soir, on se raconte des histoires ou on fait du patchwork ensemble, plutôt que de se scotcher à la télé, à l'ordinateur, à son i-pod, etc. Enfin, parce que quelque part, ils sont rationnels aussi, et qu'on ne peut pas les blâmer pour vouloir revenir aux "choses simples" et à Mère Nature.

Promenade dans la campagne en pays Amish riche d'enseignement aujourd'hui donc. Des images d'un autre temps plein la tête, malheureusement inrestituables (puisque je n'ai fait évidemment aucune photo...). Même si ça reste insaisissable d'une certaine manière, j'ai été contente de voir ces gens au mode de vie à des années-lumières du mien, et ça fait beaucoup réfléchir...

Beautiful Ohio - The world capital city of rock'n roll

C'est le nom d'une valse sans paroles de 1969 et accessoirement, c'est LA chanson de l'État d'Ohio. Récit d'une semaine dans cet État du « Midwest » dans la famille de Trevor, mon pote américain de GWU qui était mon « buddy » (mon « filleul » si vous préférez) lorsqu'il était en échange à Sciences Po au semestre dernier.

Lundi

Commençons par le commencement car même la partie « voyage » comporte quelques faits intéressants.

  1. Je prends un train américain pour la première fois de ma vie, de la compagnie Amtrak (l'équivalent de la SNCF). Départ de Union Station à Washington. Je l'avais lu dans le guide ; ça s'est avéré vrai ! La gare mérite un détour à elle-seule quand on visite Washington : c'est un chef d'œuvre. Datant de 1907, elle est toute en pierre/marbre blanc, avec des plafonds voutés décorés de dorures et de sculptures. Elle ressemble assez à celle de NYC ou de Chicago qu'on voit très souvent dans les films, et doit dater d'à peu près de la même époque.

  1. Arrivée en train à Baltimore-Airport 20 minutes plus tard, je prends une navette pour accéder à l'aéroport en question. Rien de palpitant, si ce n'est que j'y expérimente à mon insu un objet qui fait polémique sur toutes les chaînes américaines actuellement : le « body scan ». Explication : la paranoïa américaine étant sans limite en matière d'avions depuis le 11 septembre 2001, non seulement je dois passer à travers le traditionnel portique détecteur de métal/d'appareils électroniques, en ayant au préalable enlevé pull, manteau, écharpe, ceinture, chaussures, montre, bijoux, mais je dois AUSSI rentrer dans un genre de cabine téléphonique transparente, arrondie, et attendre quelques secondes qu'un scanner scanne mon corps des pieds à la tête. Pourquoi cet objet crée le scandale ? Parce qu'il viole le 4ème amendement à la Constitution, en impliquant des « unreasonable searches ». De fait, l'image produite en quelques secondes à peine donne à voir votre corps complètement nu aux gars de la sécurité sur un écran à quelques mètres de vous à peine. Est-ce que le State Department va trop loin avec cet engin ? C'est ce que beaucoup de gens et de médias pensent en ce moment.

  2. Après 1h30 de vol environ, j'atterris à l'aéroport de Cleveland. Ce n'est pas la capitale de l'État, même si c'est démographiquement et historiquement l'une des villes les plus importantes. J'y retrouve Trevor et fais la connaissance de ses parents. Ils n'habitent pas Cleveland même mais à 30 minutes en voiture (je vous l'avais dit : je vais dans l'Amérique PROFONDE), à Chagrin Falls précisément. Au premier abord, je me demande qu'est-ce que j'ai bien pu venir faire ici : plusieurs bonshommes se baladent dans l'aéroport avec des chapeaux de cowboys, un énorme panneau publicitaire du Tea Party visible depuis l'autoroute s'adresse aux habitants de l'Ohio pour les informer du fait que le gouvernement fédéral leur ment et s'enrichit sur leur dos, nous traversons une zone industrielle aux cheminées fumantes et puantes... Et puis on me parle de la gloire perdue de Cleveland et je commence à m'intéresser sérieusement à l'Ohio...

Maire Castor, raconte-nous une histoire...

Située sur l'embouchure de la rivière Cuyahoga (nom indien, comme le Potomac) en même temps que sur la rive du Lac Erié, Cleveland est née tôt (pour les Etats-Unis, c'est une « vieille » ville), à savoir en 1796. Avec la révolution industrielle, du fait de son réseau de canaux ainsi que du chemin de fer qui y passe, Cleveland devient très vite un pôle d'attraction pour l'industrie lourde et sidérurgique. Elle atteint son apogée quand les Rockefeller y bâtissent leur empire, y drainant ainsi les capitaux.

Pourtant, au milieu du XX° siècle, Cleveland peine à s'adapter aux nouvelles industries et son déclin commence à se faire sentir. La population y est décroissante (seulement un demi-million d'habitants aujourd'hui), les finances se portent mal, les Rockefeller voit de l'avenir à NYC plutôt qu'à Cleveland, la pollution y est extrêmement forte. Au début des années 1960, un événement peu commun achève de faire de la mauvaise pub à Cleveland : étant données les tonnes de déchets chimiques qu'y déversent les usines tous les jours, le fleuve Cuyahoga s'enflamme sur une portion. Fin de l'ère industrielle glorieuse de Cleveland.

Mais n'exagérons rien, Cleveland reste « la capitale mondiale du rock'n roll » comme tous les Clevelanders s'en targuent. C'est l'une des villes centrales de ce qu'on appelle parfois la « North Coast » des États-Unis, du fait des lacs et du Saint-Laurent. C'est une petite ville (comparativement au reste des US), comportant grand maximum 10 grattes-ciels, mais c'est paraît-il une ville dans laquelle il fait bon vivre, en pleine revitalisation, comme Bilbao ou Liverpool.

  1. Vers minuit et demi : arrivée chez les Tisler. Rencontre de Pokey, la gentille chienne aux yeux bleus clairs. Découverte de la maison de Nancy Tisler, qui ressemble à une maison de poupée : des babioles du sol au plafond, des trucs complètement inutiles et un peu tartignoles sur tous les murs, genre des pommes en bois, des petits drapeaux américains... Chaque pièce de la maison a un thème. Ex : les fleurs, les piments, les chats, etc. (Oui, je sais, moi aussi j'ai un peu trouvé ça weird quand j'ai vu ça...) Must du must du comble du truc le plus inutile que la terre ait porté : une chaise en bois miniature, avec un micro-pot-de-fausses-fleurs posé dessus, le tout suspendu au dessus de la baignoire... Mais quelque part, c'est cosy, c'est vivant, c'est chaleureux, on sent que c'est habité depuis longtemps... et c'est agréable. Ca change de l'atmosphère des dorms aux murs nus et peuplés de valises...

Mardi

  1. Je confirme, malgré sa déco bizarroïde, J'AIME Nancy Tisler : j'ai des muffins aux myrtilles (du jardin !) tout chauds qui m'attendent à la cuisine pour le p'tit déj'.

  2. Chagrin Falls et la rue où habite Trevor, ce sont typiquement Fairview et Wisteria Lane. Le rêve américain par excellence ! Trevor m'explique que toutes ces maisons datent des années 1950-1960... Des maisons en planches blanches avec des toits gris-bleus. Des fermes en planches rouges. Des pelouses et des bosquets soignés. En outre, Chagrin Falls a beau être microscopique, ce village comporte TOUT ce qu'il faut : des mini-magasins de tout et n'importe quoi, 2/3 diners, un déli juif, un véto, un dentiste, des médecins, plusieurs églises... A croire qu'il est autosuffisant. On a vraiment l'impression de se balader au beau milieu d'une maquette de train à l'ancienne ; je ne vois que ça pour vous décrire ce à quoi ça ressemble.


  1. Direction Cleveland pour l'après-midi avec Trevor et ses parents. Sur le chemin, deux grandes découvertes, dont une qui va avoir du succès auprès de Papa :


  • le motto sur les plaques d'immatriculation de l'Ohio, c'est « Birthplace of aviation ». Et oui, car les frères Wright, à l'origine du tout premier cigare volant, sont nés dans l'Ohio, même s'ils se sont envolés pour la première fois de Caroline. NB : en plus des avions, on doit aussi à l'Ohio le téléphone, l'ampoule électrique, le phonographe et plein d'autres choses, puisque Thomas Edison était aussi un enfant du pays !


  • l'Ohio, c'est vraiment la Franche-Comté des États-Unis. Campagnarde mais magnifique ! Des bois à gogo, des plateaux de milliers de petits étangs et cours d'eau, et surtout... des animaux sauvages partout ! Je vois mon premier cerf choqué sur le bord de la route ; gorge serrée pendant ½ heure comme d'habitude... Fort heureusement, les dizaines d'oies sauvages, de rouges-gorges, d'écureuils me le font un peu oublier. Si je suis sage, on me dit que je devrais voir des Ninnin, qui pullulent dans la région (pour les gens non-familiers de mon doudou de naissance : des ratons-laveurs). Et ma plus chouette récompense intervient le soir, quand on rentre dans la nuit et qu'on tombe nez à nez avec 2 biches et 3 faons sur la pelouse des Tisler ! On est littéralement à 3 mètres d'eux. C'est magique ! Ils s'arrêtent tous les cinq, nous dévisagent, la tête tournée vers nous. Et puis dès qu'on met un pied hors de la voiture, ils s'en vont en courant/sautant de façon si aérienne qu'on dirait presque qu'ils s'envolent. Oui, je sais, je suis poétique, mais je vous assure que c'était superbe. Et contrairement à en Franche-Comté par contre, les cervidés ne sont pas vraiment bruns mais gris clairs ici, et ils ont le ventre et la queue tous blancs. Dernier détail : j'ai découvert l'existence d'une Belvoir Road à Cleveland...


  1. Visite du « Rock'n Roll Hall of Fame » : THE musée consacré à l'histoire du rock, LA fierté de Cleveland parce que référence en la matière, le tout dans un bâtiment moitié pyramide/moitié cylindre (un truc pas canon pour tout vous dire) construit par Pei. Je vous passe les détails. J'ai trouvé ça très chouette et apparemment très complet, mais je ne retiens jamais les noms ni les titres... Bref, une bonne dose de rock pendant 2h30 là-dedans. Ah si : j'ai vu la Lincoln violette et blanche du King, ainsi que ses costumes de scène !


  1. Promenade de 5 minutes à tout casser sur les quais du lac Erié. Pas grand-chose à voir : je suis un peu déçue. En fait, c'est tellement grand que ça donne exactement la même chose que si on regardait la mer. On voit rien en face. Les bords ne sont pas particulièrement jolis. C'est tout flat à des km à la ronde alors... L'eau est plutôt verte et agitée. Et puis il fait un froid de gueux (la météo prévoit de la neige pour la fin de la semaine). Alors on fait nos Américains de base et on remonte vite fait dans la voiture pour continuer la visite.


  1. On traverse Cleveland. Son Little Italy : beaucoup de maçons italiens au début du siècle. Son quartier culturel à l'architecture néoclassique (comme partout, c'est fou !), incluant l'Orchestre Symphonique et le Musée des Beaux-Arts... Son coin des universités. A noter : prédominance de la pierre de taille sur la brique dans cette partie des States.


  1. Et finalement, on entre dans le Lake View Cemetery. Je suis désolée, vous allez penser que j'ai une passion morbide pour les cimetières ; c'est pas moi, j'ai rien demandé, je savais même pas qu'il y avait un cimetière à voir ici. C'est juste que Trevor veut me montrer le caveau des Rockefeller, surmonté d'une immense obélisque hautement discrète et modeste, comme vous pouvez l'imaginer, ainsi que le monument à Garfield, l'un des 8 Présidents américains originaires d'Ohio du XIX° siècle (encore une fois, preuve qu'il fut un temps où l'Ohio pesait lourd dans l'économie nationale ainsi qu'à Washington).


  1. Retour à la maison pour un quick coffee. Yeux écarquillés devant les news à la télé : l'attaque soudaine de la Corée du Sud par la Corée du Nord. Autre confirmation du fait que l'Ohio, c'est la Franche-Comté américaine : les parents de Tisler dînent habituellement à 18h30 le soir.


  1. Dîner chez Truly Yours, THE diner de Chagrin Falls, en compagnie de deux des amies d'enfance de Trevor : Wendy et Julie (deux sœurs en fait). So American ! So good ! Très chaleureux. De la bouffe « américaine » mais appétissante et goûtue. Discussion sur tout et n'importe quoi : « Pourquoi Bristol Palin malgré son absence totale de talent pour la danse a réussi à se maintenir dans Dancing with the Stars jusqu'à ce soir ? », « Est-ce que les étudiants américains consomment plus de drogues dures que les étudiants français ? », « Est-ce qu'il faut critiquer ou défendre le mode de vie redneck propre à l'Ohio ? ».

samedi 20 novembre 2010

Flash info : Winter Break !

Bon, maintenant que tout est à peu près booké, que c'est du concret, que ça va se faire... il est temps de vous dévoiler mes plans pour Winter Break, c'est-à-dire ces trois semaines de vacances que j'ai pour Noël et le Nouvel An.
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Non, je ne rentre pas en France :
1) parce que je n'ai finalement que ces temps de vacances pour visiter les Etats-Unis, profiter de l'est américain...
2) parce qu'un aller-retour DC-Paris, ça coûte la peau des fesses et que ça alourdit inutilement le bilan carbone de la planète...
3) parce qu'enfin et surtout, j'ai envie de rester "plongée dans le bain", maintenant que j'y suis. Si je rentre dans ma famille, j'ai peur d'être quelque peu "déphasée" pendant les premiers jours, un peu déboussolée, un peu déprimée... Et puis quand finalement je commencerais à me réadapter à la France, à la famille, il faudrait à nouveau couper le cordon, à nouveau avoir la boule au ventre dans l'avion qui me ramènerait à DC, et puis de retour ici, se demander à nouveau pendant quelques jours ce qu'on peut bien être venue faire ici....
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Alors je reste. Marine et Mathilde aussi restent. Beaucoup de Français restent en fait, pour les mêmes raisons que moi. Dans l'incertitude pendant quelque temps, Marine et moi nous sommes finalement lancées dans l'organisation d'un road-trip en bus toutes les deux, vers le sud...
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Après moult réservations d'auberges et de bus Greyhound, voilà ce que ça donne...
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Deux arrêts dans le "vieux sud" d'Autant en emporte le vent : Charleston (Caroline du Sud) et Savannah (Géorgie), l'histoire de visiter quelques plantations de coton, de faire le plein de maisons coloniales, etc. Après ça, direction Titusville (Floride), où se trouve la base de lancement des fusées et des navettes américaines de Cape Canaveral. (NB : à l'occasion de notre passage à Titusville, nous testerons pour la première fois de notre vie le couchsurfing chez une dame pilote d'hélico). Si tout va bien, 3 jours avant Noël, nous devrions avoir atteint Miami (Floride), où nous passerons le réveillon dans la famille de Ximena, notre amie uruguayenne dont la famille a émigré aux US il y a un peu moins de 10 ans. Ce sera mon premier Noël sous une température supérieure à 25°C. Cinq jours avec Ximena (prononcer "Siména") donc pour découvrir Miami : ses plages, ses quartiers d'artistes, sa musique cubaine, ses villas de luxe, le parc national des Everglades... Après ça, cap sur Key West, ce bout du bout des Etats-Unis : cette petite île, la dernière de l'archipel des Keys dans le prolongement de la Floride, dans le Golfe du Mexique, paraît-il paradisiaque. A défaut d'avoir pu aller passer Noël à Cuba à cause des relations diplomatiques pourries entre les US et Raul Castro, nous aurons quand même le plaisir de "voir les Caraïbes", l'eau turquoise, le sable fin et les palmiers. Enfin, le 28 décembre, on embarque en avion, direction La Nouvelle-Orléans. Antoine, le copain de Marine, y passe sa 3ème année. Et nous aurons donc la chance de nous promener en Louisiane pendant une grosse semaine, guidées par des pros. Au programme des réjouissances : French Quarter, jazz à tous les coins de rue, maisons coloniales et plantations encore...
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Voilà ! De là où je suis, je vous vois maintenant saliver pour moi : Camille, Juliette et Maman en tête... Ne vous inquiétez pas : je n'oublierai pas les cartes postales d'usage ;-)
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Avant d'aller dormir, juste deux derniers trucs sans rapport avec la choucroute :
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A- Je suis allée voir l'avant-dernier Harry Potter au cinéma hier, c'est-à-dire le premier volet du 7. C'était génial !!! Du grand art !!! J'avais décroché au 4ème je crois, un peu lassée par l'adaptation cinématographique de ces bouquins géniaux... J'ai raccroché hier, entraînée par mes amies, et je ne regrette pas : on ne s'ennuie pas une minute. Les décors, les personnages, les p'tits trucs magiques en tous genres sont plus chouettes que jamais ! Foncez le voir !
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B- Cet après-midi, je suis retournée à la National Gallery of Art de Washington. Je voulais faire l'aile moderne cette fois.
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Je n'y ai passé que 2h et j'ai été moins conquise que la dernière fois. D'une part, parce que je n'ai pas vraiment aimé l'étage consacré au modernisme américain (années 1910-1930). D'autre part, parce que j'ai revu deux expos temporaires en tous points identiques à celles que j'avais vues à Paris il n'y a pas longtemps : Edvard Munch (exactement la même qu'à la Pinacothèque, qui ne m'avait pas emballée) et Arcimboldo (exactement la même qu'au Palais du Luxembourg, qui était chouette mais pas très grande).
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Deux trucs seulement m'ont beaucoup plu : une collection de "petites peintures françaises" du XIX° siècle, appartenant à une milliardaire américaine qui voulait des "p'tites toiles" qui ne jureraient pas avec son intérieur à Manhattan. Berthe Morisot, Sisley, Bonnard, Vuillard, Odilon Redon, Seurat (dont une étude préliminaire à "La Grande Jatte" Lucile ;-), Corot, Van Gogh. Un régal ! Deuxièmement, une sculpture monumentale a été faite par un artiste contemporain d'après le tableau "L'hiver" d'Arcimboldo, conforme en tous points à la peinture, sauf qu'elle est en plastique et en 3D. C'est génialement fait ! Jugez plutôt...
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Sur ce, je vous laisse, je vais dodoter. Demain : une journée de bibli en perspective, l'histoire d'abattre un peu de boulot avant mon départ en Ohio pour Thanksgiving Break. Bisous les choupinoux.

vendredi 19 novembre 2010

La soirée de l'absurde

Un petit post sans photos, juste pour vous faire partager deux grands moments d'absurdité vécus hier soir...

1) Dans le cadre de notre cours de danse, Marine et moi étions tenues d'assister à un spectacle de danse dans l'un des auditoriums de l'université. 1h au total, pour 7 piécettes : 7 musiques contemporaines différentes, 7 éclairages différents, 7 costumes, pour 7 chorégraphies préparées chacune par une étudiante majoring en danse, à l'exception de la dernière.
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On a donc vu quelques trucs très chouettes. Certaines apprenties-chorégraphes avaient vraiment des idées. Les danseurs et danseuses (également tous étudiants de niveaux différents) était globalement bons, bien synchro, gracieux... Certaines des musiques étaient vraiment belles. Les costumes étaient tous beaux (pas en mode 'tutu', mais pas non plus en mode 'costume-hideux-de-patinage-artistique-des-années-1990). Et puis même si je ne les ai pas TOUTES autant aimées les unes que les autres, les danseurs n'ont pas tous fini à poil à se rouler par terre, façon Arte... Donc ça a quelque peu calmé mes appréhensions sur la danse contemporaine...
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La catastrophe s'est en fait produite quand on ne l'attendait plus, à la fin, au moment de la 7ème chorégraphie. A la différence des 6 premières, celle-ci avait été réalisée par Susan Rethorst - un nom à fuir si jamais vous le voyez placardé sur un quai de métro... Inconnue au bataillon, cette artiste était pourtant la guest-star de la soirée. Internationalement reconnue dans le milieu, elle s'est produite dans le monde entier, au festival d'Aix-en-Provence par exemple.
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Et le pire, c'est que son numéro pourri de chez pourri a duré le plus longtemps - bah oui parce que pour des couillons pareils, il faut faire durer les hommages... Description : une douzaine de danseurs en cyclistes moulants et débardeurs, "dansant" (je refuse presque d'employer ce mot-là tant c'est inapproprié !) SANS MUSIQUE (oui, vous m'avez bien comprise) !... En fait de danser, on les a vus : faire la brouette à tour de rôle, se traîner mutuellement par terre sous les bras comme pour faire le ménage (j'ai presque hésité à en louer un pour ma cuisine...), se renifler les aisselles, se tapoter les épaules, sauter, faire des prises de kung-fu, se caresser mutuellement les seins, etc. Bref, un grand moment de rire devant tant de ridicule, d'incompréhension, et de dédain pour ce type d'art contemporien (pour reprendre une expression chère à Marine...).
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2) La soirée devait ensuite se prolonger en verre, Marine, Flavia et moi, dans un bar de Dupont Circle que nous aimons bien et qui a l'avantage de vendre ses Coronas $2 tous les jeudis soirs. Cette fois, la fake-id de Marine attestant qu'elle a bien 21 ans n'ayant pas marché avec le pachyderme qui servait de vigile, nous avons du laissé tomber... La seule idée restante que nous avions en tête était : un bar/karaoké japonais miteux.
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Et bien c'était drôle ! Spotted : un Américain roux complètement ivre chantant en chinois sur un clip chinois cucul au possible... Un groupe de trentenaires originaires du Honduras chantant des classiques américains des années 1980 avec un fort accent espagnol... Un homme d'affaires un peu trop joyeux, chantant totalement faux mais à fond les ballons, tout en dansant/tripotant une Latina en tailleur visiblement tout juste sortie du bureau. Et enfin, trois Frenchies assez désinhibées par le saké pour hurler en choeur Don't stop believing !!! Comme dirait Chantal, un moment de honte est vite passé...
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Géniale soirée donc, malgré ses côtés absurdes !

dimanche 14 novembre 2010

New York I love U - 3/3

Dimanche, 8h45 : lever après une nuit ININTERROMPUE ! Ô joie et bonheur ! Mais déjà : notre dernier jour à NYC. Il s'agit de profiter...
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1ère étape : Harlem, le quartier black de Manhattan. Mission : assister à une messe pour voir du gospel. Etat : failure ! Certaines messes sont très réputées donc overcrowded dès très tôt le matin et fermées au public passé un certain nombre de gens dans l'église. D'autres sont bidon. Enfin, celle que nous avons tenté avait plus l'air d'une fausse-messe-gospel-pour-les-touristes-en-mode-pas-un-Noir-dans-l'église-exceptés-le-gars-qui-dirigeait-les-chants-et-la-dame-qui-jouait-du-synthé... Après une déambulation au p'tit bonheur la chance dans les rues, on abandonne et on se contente de regarder ce qui nous entoure...
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A première vue, un quartier bien moins riche que ce qu'on a vu jusqu'à présent à NYC. En témoignent les enseignes, type Marshalls (le Lidl américain), les vendeurs de camelote sur les trottoirs, etc. Les middle-aged Blacks sont tous sur leur trente-et-un, dimanche oblige : robes colorées voire chapeaux pour les dames, costumes pour les messieurs... Chose amusante : ici les rues ne portent plus des chiffres pour noms, mais des patronymes de grandes figures noires. Ex : Frederick Douglas Boulevard, Adam Clayton Powell Boulevard, Martin Luther King Jr. Boulevard, etc.
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Des immeubles typiques de NYC, avec les escaliers de secours sur les façades, la brique rouge, les citernes d'eau sur les toits (comme les p'tits châteaux à Muscat...)...
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Les rues aux maisons mitoyennes coquettes avec des entrées toujours en hauteur... De gauche à droite autour de moi : Marine, Flavia, Pierre (qui habite Harlem sud et qui nous a donc retrouvées) et enfin Marie.
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Des églises baptistes, évangélistes, et autres adjectifs en 'istes... bien souvent très différentes des belles petites églises franchouillardes avec leurs clochers et leurs plans en croix ! Si l'on en croit le Petit Futé une fois encore, il y en a 400 dans tout Harlem. On dirait que celle-ci ressemble à un resto tex-mex de bord d'autoroute.
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2ème étape : après avoir abandonné Pierre et Marie, Flavia, Marine et moi nous rendons à Columbia dans le quartier de Morningside Heights. Marine a en effet une pote de Pipo qui fait sa 3A là-bas et c'est l'occasion de la voir une heure tout en découvrant le campus... Celui-ci s'avère être très différent de GWU, de Georgetown University et de JHU, qu'on a vues jusqu'à présent. De type néoclassique, il est l'un des plus vieux de la côte est puisque Columbia date de 1754 et appartient à la prestigieuse Ivy League. Un aussi beau campus en plein coeur de Manhattan, ça fait rêver...
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Après ça, Emmanuelle, puisque c'est son nom, nous emmène au bord de l'Hudson, à proximité de Columbia, où nous visitons l'église ci-dessous : Riverside Church. Détail amusant : la tour de cette église gothique (simili...) est très travaillée et pourrait finalement ressembler à la flèche d'une vieille cathédrale européenne... En revanche, elle est accolée à une espèce de blockhouse en béton, moche, plain, sans aucun raffinement. On en déduit qu'ils ont dépensé tout leur budget dans la construction de la tour et qu'ils en ont oublié le reste... (Je ne parle pas des bâtiments de devant sur la photo qui eux, n'ont rien à voir, et sont assez jolis...)
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Après ça, on dit au revoir à Emmanuelle, et on s'arrête déjeuner dans un micro-Libanais sur Broadway, juste en face de Columbia. Delicious ! Et puis on reprend le métro, direction...
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Notre troisième étape : Greenwich Village. En effet, même si on a déjà visité ce quartier, on ne l'a finalement pas beaucoup exploré et puis on ne l'a vu que de nuit...
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Coup de foudre pour ces petites façades colorées, moins hautes que les immeubles dans beaucoup d'autres quartiers...
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Dans ce quartier, on a nettement moins de géométrie. Les blocks bien perpendiculaires les uns aux autres laissent temporairement la place aux courbes et aux petites rues étroites qu'on affectionne. Les chiffres laissent la place à de vrais noms de rues : Hudson Street, Greenwich Street, etc. Comment définir ce quartier ? Bobo c'est sûr, visiblement décontracté, pas cadeau à voir les cartes des cafés et restaurants, résolument tourné vers la culture.
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Toujours les 3 filles, en attendant Marie et Pierre, nous prenons un dessert dans un des mini-cafés en question... Mon premier muffin aux Etats-Unis : divin ! Et puis finalement, ils sont là, ils nous appellent. Rdv sur le lieu de notre 4ème et dernière étape de la journée : Washington Square !
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Vous l'avez forcément vue dans des films ou des séries : c'est cette jolie place arborée avec un arc -de-triomphe miniature en plein milieu. Le soleil décline déjà ; certaines surfaces des buildings sont déjà dans l'ombre, tandis que d'autres sont éclairées d'une lumière magnifique. La place est pleine de monde, malgré le froid. Un pianiste de jazz est assis au centre, jouant sur un vrai piano droit, sous le regard attentif d'une mamie rigolote appuyée sur le piano en question. Moment très agréable à écouter en levant la tête tout autour de nous...
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Une dernière étape faite à la va-vite avec Louise et Chloé (venues de Baltimore ce week-end là aussi) : East Village. De jolis petits immeubles, un peu décrépis, pas très hauts... Mais déjà il fait nuit et on n'a plus le temps de voir quoi que ce soit de toute façon...
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Il est 17h30 : l'heure de s'engouffrer dans le métro, de foncer chercher nos valises dans l'Upper West Side, pour ne pas rater notre bus deux heures plus tard à Penn Station.
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19h30 : du fait des gens venus massivement à NYC pour le week-end du Marathon, un trottoir noir de monde, des bus qui mettent du temps à partir en raison des bouchons...
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20h30 : on démarre ENFIN. On repasse sous le fameux tunnel de l'arrivée. Cette fois : on voit la skyline de nuit, toute aussi belle que de jour... NYC scintillante, animée... Et la preuve qu'elle mérite bien son surnom : the city that never sleeps...
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00:30 : arrivée à DC. Taxi jusqu'aux dorms. La ville paraît teeeeeellement morne et endormie à côté. Ca fait fait bizarre ! Et joyeux anniversaire Flavita, qui a désormais 21 ans et qui n'aura donc plus besoin de mentir/tricher la prochaine fois qu'elle ira à NYC.